PARIS (Reuters) - Wall Street est pour l'instant attendue en légère baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance vendredi, les investisseurs continuant de jouer la prudence avant la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, point d'orgue de la semaine sur les marchés.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 0,19% pour le Dow Jones et quasi stable pour le Standard & Poor's 500 comme pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 6.505,73 points vers 10h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,33% et à Francfort, le Dax recule de 0,03%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,12%, le FTSEurofirst 300 de 0,08% et le Stoxx 600 stable.

Après les indicateurs meilleurs qu'attendu publiés jeudi sur l'emploi privé et les demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis, les chiffres que le département du Travail publiera à 12h30 GMT pourraient influencer les anticipations de marché concernant l'évolution de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

Le consensus Reuters table en moyenne sur 650.000 créations d'emploi non-agricoles en mai après le passage à vide d'avril (266.000 postes créés seulement en première estimation) mais les estimations vont de 400.000 à un million.

Les investisseurs étudieront aussi les données officielles sur l'évolution des salaires, à l'affût d'indices sur le risque d'une poussée durable de l'inflation.

"Paradoxalement, un rapport sur l'emploi plus faible que prévu maintiendrait les perspectives accommodantes de la Fed, au moins pour un certain temps, et resterait un catalyseur haussier fort pour les actifs plus risqués", explique Pierre Veyret, analyste technique d'ActivTrades, alors qu'un rapport meilleur que prévu "relancerait fortement les inquiétudes concernant l'inflation et pousserait la Fed à entamer les discussions sur la réduction des achats plus tôt que prévu, ce qui deviendrait un nouveau moteur baissier pour les marchés des actions".

La tendance pourrait aussi être influencée par la réunion des ministres des Finances du G7, l'ordre du jour étant dominé par le dossier de l'imposition des profits des multinationales. Jeudi, Wall Street a repris du terrain après les premières informations évoquant un possible abandon du projet de Joe Biden, le président américain, de porter à 28% le taux de l'impôt sur les sociétés.

VALEURS EN EUROPE

La plus forte progression sectorielle à mi-séance en Europe est pour le comportement de l'immobilier, dont l'indice Stoxx gagne 0,61%, et la plus forte baisse pour celui des banques, qui cède 0,43%.

A Paris, Vallourec bondit de 21,48% après le lancement de son augmentation de capital.

Vivendi cède 0,82% malgré l'annonce de discussions avec une société de l'homme d'affaires américain William Ackman qui pourrait racheter 10% d'Universal Music Group (UMG) pour environ quatre milliards de dollars (3,3 milliards d'euros).

Les valeurs britanniques du transport aérien et du tourisme, comme IAG (-0,85%), ou EasyJet (-1,29%), souffrent de l'addition de sept pays à la "liste rouge" de Londres imposant une quarantaine au retour en Angleterre.

TAUX

Les rendements obligataires de référence sont pratiquement inchangés dans l'attente des statistiques américaines, à 1,625% pour les bons du Trésor américain à dix ans et -0,187% pour le Bund allemand de même maturité.

CHANGES

Le dollar reste en très légère hausse face aux autres grandes devises (+0,06%) à l'approche de la publication du rapport sur l'emploi, après avoir atteint en début de journée son plus haut niveau depuis le 14 mai.

Il affiche pour l'instant une progression de plus de 0,5% sur la semaine, sa meilleure performance hebdomadaire depuis fin mars. L'euro, revenu autour de 1,2110 dollar, accuse au contraire un repli de 0,6% par rapport à vendredi dernier.

Le yuan cède du terrain après la décision de Joe Biden d'interdire tout investissement américain dans 59 entreprises chinoises ayant des liens présumés avec les secteurs de la défense ou des technologies de surveillance.

PÉTROLE

Le marché pétrolier se rapproche de son plus haut niveau depuis deux ans, la tendance porteuse créée par la prudence de l'"Opep+" et les signes annonciateurs d'une reprise de la demande ne semblant pas vouloir s'interrompre.

Le Brent gagne 0,25% à 71,49 dollars le baril après son pic de jeudi à 71,99, son plus haut niveau depuis mai 2019; le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,29% à 69,01 dollars.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand