PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue proche de l'équilibre et les Bourses européennes évoluent dans le désordre et sur de faibles écarts à mi-séance jeudi dans l'attente des annonces de la Banque centrale européenne (BCE) et des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, deux enjeux décisifs pour l'évolution des marchés dans les semaines à venir.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,24% pour le Dow Jones et de 0,05% pour le Standard & Poor's 500 mais en baisse de 0,31% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,17% à 6552,51 points vers 10h45 GMT alors qu'à Londres, le FTSE 100 prend 0,38% et qu'à Francfort, le Dax avance de 0,08%.

L'indice EuroStoxx 50 gagne 0,03% et le FTSEurofirst 300 0,08% tandis que le Stoxx 600 cède 0,06%.

La prise de risque est donc très limitée sur les actions avant le communiqué de politique monétaire de la BCE à 11h45 GMT et la conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde, qui doit débuter à 12h30 GMT, heure à laquelle seront publiées les statistiques des prix à la consommation américains.

La quasi-totalité des observateurs s'attendent à ce que la BCE laisse sa politique monétaire inchangée mais le discours de Christine Lagarde et les nouvelles prévisions économiques de l'institution devraient alimenter le débat sur l'opportunité d'un débat sur le "tapering", la réduction progressive des achats d'obligations sur les marchés.

"Convaincre de la nécessité de maintenir une politique monétaire ultra-accommodante alors que tout indique que notre économie donne chaque jour de nouveaux signes d'accélération, c'est à un véritable exercice d'équilibriste que va devoir se livrer Christine Lagarde", résume Eric Bourguignon, directeur des activités sur titres pour comptes de tiers de Swiss Life Asset Managers France.

Le CPI américain pourrait par ailleurs raviver les craintes d'une poussée inflationniste durable aux Etats-Unis susceptible d'obliger la Réserve fédérale à engager prématurément son propre "tapering".

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Le secteur bancaire européen, en hausse de 0,79%, profite de la remontée des rendements obligataires. A l'opposé, le compartiment du transport et des loisirs (-1,40%) subit des prises de bénéfice après sa progression récente (+9,9% en trois semaines).

A Paris, Stellantis cède 0,79% après la mise en examen de sa filiale Peugeot dans le dossier du "Dieselgate".

A Londres, BT gagne 3,06% en réaction à l'entrée à son capital d'Altice UK, l'une des sociétés de l'homme d'affaires Patrick Drahi, qui assure toutefois ne pas envisager d'offre d'achat.

Dans l'actualité des entrées en Bourse, Believe est à la peine pour sa première séance: à 17,07 euros, le titre du groupe français spécialisé dans l'accompagnement numérique d'artistes et de labels musicaux indépendants se traite 12,46% en dessous de son prix d'introduction (19,50 euros).

TAUX

Les rendements obligataires de référence remontent en Europe comme aux Etats-Unis mais sont très loin d'avoir compensé la totalité de la baisse des derniers jours: le dix ans américain, qui était revenu mercredi à 1,472%, au plus bas depuis le 7 mai, reprend 1,5 point de base à 1,5025% et son équivalent allemand affiche une hausse du même ordre à -0,232%, contre un plus bas de six semaines la veille à -0,268%.

CHANGES L'euro recule un peu avant les annonces de la BCE, à 1,2165 dollar, mais son repli est limité par la faiblesse persistante du billet vert, qui s'éloigne à peine de son plus bas niveau depuis cinq mois contre un panier de devises de référence (+0,05%).

Parallèlement, la livre sterling est tombée à son plus bas niveau depuis près d'un mois face au dollar (-0,16%), affaiblie par les tensions persistantes entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur leurs différends commerciaux liés au Brexit. Face à l'euro, la devise britannique est au plus bas depuis dix jours.

La volatilité reste très faible sur le marché des devises: l'indice Deutsche Bank a touché un nouveau plus bas de plus de quatre mois.

PÉTROLE

Le pétrole est en légère hausse après un début de journée en baisse au lendemain des chiffres hebdomadaires des stocks aux Etats-Unis, qui suggèrent une demande inférieure aux attentes en ce début de "driving season", la période du pic de la consommation de carburants automobiles sur le marché américain.

Le Brent gagne 0,15% à 72,33 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,09% à 70,02 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand