Les loups d'Europe seront moins protégés contre la chasse à partir de 2025, après qu'une majorité de pays européens a accepté mardi une proposition visant à déclasser leur statut en raison de leur nombre croissant et de leur impact sur l'agriculture et l'élevage.

À compter du 7 mars, le statut des loups passera de "strictement protégé" à "protégé" en vertu de la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, une décision condamnée par les groupes de défense des animaux.

Jusqu'à présent, les loups ne pouvaient être délibérément chassés ou capturés que s'ils représentaient une menace sérieuse pour le bétail ou pour la santé et la sécurité.

En vertu de leur nouveau statut, toute "exploitation" des loups "doit être réglementée afin de maintenir les populations hors de danger", ce qui abaisse considérablement le seuil à partir duquel ils peuvent être chassés.

La Commission européenne a proposé ce changement, condamné par les groupes écologistes, l'année dernière, alors que l'augmentation du nombre de loups entraînait des conflits avec les communautés locales d'éleveurs et de chasseurs et que des mesures étaient demandées pour prévenir les attaques sur le bétail.

"C'est une nouvelle importante pour nos communautés rurales et nos agriculteurs. Nous avons besoin d'une approche équilibrée entre la préservation des espèces sauvages et la protection de nos moyens de subsistance", a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans un communiqué publié à l'issue du vote.

Mme Von der Leyen, dont le propre poney a été tué par un loup en 2022, avait exhorté l'année dernière les États membres à "prendre des mesures si nécessaire".

Les associations de protection des animaux, dont le Fonds international pour la protection des animaux, ont condamné cette décision.

"La décision d'aujourd'hui représente un dangereux pas en arrière pour la biodiversité et crée un précédent inquiétant pour la conservation des espèces sauvages en Europe", a déclaré le Fonds international pour la protection des animaux.

La modification entrera en vigueur le 7 mars, à moins qu'au moins un tiers des 46 États membres du Conseil de l'Europe ne s'y oppose, selon la Convention de Berne.