Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux étaient affaiblis mardi par les prix toujours élevés du pétrole et les craintes d'une inflation persistante.

L'Europe évoluait le rouge: Paris perdait 0,43%, Londres 0,44% et Francfort 0,33% vers 10H45 GMT.

A Wall Street, l'ambiance était hésitante avant l'ouverture, au lendemain d'une nette baisse: le contrat à terme de l'indice vedette Dow Jones reculait de 0,13%, celui de l'indice élargi S&P 500 de 0,07%, mais celui du Nasdaq à coloration technologique, prenait 0,12%.

"La hausse des prix du pétrole et du gaz continue d'entraîner vers le bas" la plupart des places financières, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Ce mouvement s'accompagne de craintes sur la persistance de l'inflation, et d'une politique monétaire plus restrictive pour calmer la surchauffe de l'économie, explique-t-elle.

"Les investisseurs retiennent leur souffle", avant la publication des chiffres de l'inflation en Allemagne et aux Etats-Unis mercredi, ainsi qu'en Chine jeudi, estime-t-elle.

Les banques centrales ont maintenu jusqu'ici leur analyse selon laquelle la forte poussée de l'inflation ces derniers mois n'est que temporaire mais une poussée plus prononcée qu'anticipé de l'inflation pourrait perturber le ton accommodant qu'elles adoptent depuis des mois envers les marchés.

"Les investisseurs espèrent que la hausse des prix du pétrole n'est qu'un excès temporaire. Si la hausse devait cependant s'avérer plus durable, ou même gagner en dynamique, l'ambiance sur les marchés action devrait se détériorer rapidement", estime Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

La saison des résultats débute véritablement mercredi avec les banques aux Etats-Unis, mais les investisseurs attendent surtout de savoir "si les prévisions de bénéfices seront tempérées pour 2022", en raison du contexte macroéconomique pour Jeffrey Halley, analyste d'Oanda. En Europe, le géant du luxe LVMH (+0,22% à 633,10 euros) ouvre le bal après la clôture.

En Allemagne, le moral des investisseurs a connu en octobre sa 5e baisse d'affilée, notamment en raison "des problèmes d'approvisionnement persistants concernant les matières premières et produits semi-finis", selon le baromètre ZEW .

Société Générale s'allège

Le groupe Société Générale a détaillé mardi la fusion de son réseau de banques de détail avec celui de Crédit du Nord, qui entraînera 3700 suppressions nettes de postes entre 2023 et 2025. Le titre perdait 0,56% à 28,18 euros.

L'aérien ralentit

A Londres, le transporteur aérien britannique Easyjet (-2,87% à 629 pence) a indiqué mardi prévoir encore une forte perte pour son résultat annuel, de jusqu'à 1,18 milliard de livres, mais observe une reprise du trafic.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a indiqué lundi avoir remboursé en avance 1,5 milliard d'euros d'aides publiques distribuées en 2020 par l'Etat allemand pour lui éviter la faillite, après une récente levée de capital de 2,2 milliards d'euros. Le titre perdait 2,09% à 5,82 euros.

Le pétrole se maintient à un haut niveau

Les cours du pétrole restaient solides, au lendemain de nouveaux plus hauts en séance, portés par un marché tendu où l'offre contrainte peine à satisfaire une demande robuste.

A New York, le contrat à terme sur le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre baissait légèrement (-0,06% à 80,48 dollars), tout comme à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre (-0,10% à 83,57 dollars).

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro ne parvenait pas à rebondir face au billet vert (-0,02% à 1,1552 dollars), proche de son plus bas de 14 mois.

Le bitcoin faisait une pause dans sa dynamique haussière des dernières séances, à 57.140 dollars (-0,36%).

afp/ck