Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ont débuté la semaine dans la prudence, l'inflation restant au coeur des débats en attendant jeudi la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et les chiffres de l'inflation américaine de mai.

L'Europe évoluait tout en retenue: Francfort cédait 0,16%, Paris était à l'équilibre (0,00%) et Londres prenait 0,23% vers 09H50 GMT.

Les indices asiatiques ont été aussi frileux: Tokyo a terminé lundi en petite hausse (+0,27%) comme Shanghai (+0,21%) mais Hong Kong a cédé 0,45%.

Les importations de la Chine ont été galvanisées en mai par une flambée des prix des matières premières, tandis que ses exportations marquaient le pas à la suite de perturbations logistiques.

Les investisseurs sont divisés entre "les pessimistes qui continuent de se ranger derrière les dangers croissants de l'inflation et les optimistes qui croient dans la promesse des banques centrales de maintenir les taux d'intérêt bas", selon Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Ils s'étaient satisfaits vendredi des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis en mai qui n'ont pas révélé de signes de surchauffe de l'économie nationale, réduisant ainsi le risque de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) resserrer prochainement sa politique monétaire.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a estimé dimanche dans un entretien à l'agence Bloomberg que le président Joe Biden devait poursuivre son plan de relance géant même si cela devait maintenir une inflation élevée jusqu'à l'an prochain, avec une hausse des taux d'intérêt à la clé.

"L'inflation va rester au centre des débats, mais sans affolement pour les Bourses à ce stade, en particulier depuis que la hausse des taux sur le marché secondaire américain s'est mise en pause ces dernières semaines", commentent les experts d'Aurel BGC.

Les taux longs avaient significativement baissé aux Etats-Unis juste après les données sur l'emploi, entraînant une détente sur le reste des taux dans le monde. Lundi matin, le bon du Trésor américain à dix ans remontait un peu à 1,58% contre 1,55% vendredi à la clôture.

Le marché est suspendu à la stratégie des autorités monétaires. Aussi, la réunion de la Banque centrale européenne jeudi va mobiliser toute l'attention.

"Contrairement aux États-Unis, la reprise économique devrait se faire attendre notamment parce que la mise en oeuvre du programme d'aide massive face à la pandémie est lente. Il faudra donc un certain temps avant que la BCE s'inquiète du taux d'inflation en hausse et promette de resserrer sa politique monétaire", estime Milan Cutkovic, analyste chez Axi.

Les intervenants du marché vont aussi s'intéresser à l'impact sur les bénéfices des entreprises du projet de réforme de fiscalité internationale sur lequel les pays du G7 se sont entendus, selon Aurel.

Le secteur automobile tient la corde

A Francfort, Continental (+1,62% à 130,76 euros) et BMW (+0,94% à 95,29 euros) bénéficiaient de notes positives d'analystes de banques.

Daimler (+0,59% à 80,01 euros) et Volkswagen (+0,35% à 240,85 euros) étaient également bien orientés.

Reckitt Benckiser cède son lait infantile

Le groupe britannique de produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser (-0,25% à 6471,00 pence) a annoncé lundi la vente de sa division de lait infantile en Chine pour 2,2 milliards de dollars au fonds d'investissement chinois Primavera Capital.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Vers 09H45 GMT, le pétrole redescendait de ses sommets atteints la semaine dernère.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août reculait de 0,65% à 71,42 dollars. Il avait atteint jeudi en séance un niveau plus vu depuis mai 2019.

Le baril de WTI pour le mois de juillet, la référence américaine, cédait 0,55% à 69,24 dollars après avoir terminé vendredi à son plus haut niveau depuis le milieu d'octobre 2018, frôlant les 70 dollars le baril.

De son côté, l'euro était stable (-0,04%) face au billet vert, à 1,2158 dollar.

Le bitcoin montait de 0,29% à 36.085 dollars.

afp/ck