IVO Capital Partners observe que les marchés obligataires émergents offrent de nouveau des opportunités. "Le high yield comme l'investment grade ont "repricé" ces dernières semaines en raison du sell-off qui a accompagné la hausse des taux américains. Les marchés émergents regagnent de l'attractivité, notamment en Amérique latine", expliquait récemment Michaël Israël, cofondateur d'IVO Capital Partners et cogérant du fonds Fixe Income UCITS.

Cette différenciation géographique au sein des émergents s'explique par le fait que la dette latino-américaine est principalement détenue par des investisseurs étrangers, souvent nord-américains. Lorsque les taux montent aux Etats-Unis, ces marchés subissent donc des sorties de capitaux importantes car les flux repartent vers l'Amérique du Nord. Ce phénomène est moins prégnant sur les marchés émergents asiatiques où la dette est majoritairement entre les mains d'investisseurs locaux.

Une autre ligne de fracture traverse ces pays lorsque l'on parle du financement de leur dette : leur dépendance au dollar. "Les pays qui souffrent le plus en ce moment sont ceux qui ont besoin de dollars américains pour financer leur dette. Ils n'ont pas de réserves de changes qui leur permettraient de tenir en cas de difficulté d'accès au dollar. C'est précisément ce qu'il se passe lorsque les taux remontent", décrypte Michaël Israël (IVO). Ce facteur explique pourquoi la Turquie ou l'Argentine ont fortement décroché ces dernières semaines.

En dépit de cette similitude, IVO a un positionnement très différent sur ces deux pays. Le gestionnaire d'actifs est absent du marché de la dette turque alors qu'il est plutôt positif sur l'Argentine.

"Après le deal avec le FMI portant sur 50 milliards de dollars, le pays n'a pas de problème de financement sur la dette à court terme. Néanmoins, le niveau des valorisations nous incite à privilégier un investissement sur des émissions souveraines/quasi souveraines, sur des "bonds" en euros restructurés qui sont exclus des indices et donc délaissés par les fonds passifs. Nous sommes preneurs d'autres opportunités sur le crédit argentin si les spreads venaient s'écarter davantage", explique Michaël Israël, cofondateur d'IVO Capital Partners et cogérant du fonds Fixe Income UCITS.