Paris (awp/afp) - Lestés par la virulence toujours patente du Covid-19, le regain des tensions commerciales et des prévisions encore plus sombres du FMI, les marchés européens ont sévèrement reculé mercredi.

Le Dax allemand a ainsi perdu 3,43% et le FTSE-100 britannique 3,11%. Paris a pour sa part reculé de 2,92%, Madrid de 3,27% et Milan de 3,42%. A Zurich, le SMI a perdu 2,19%.

"Les marchés européens sont anxieux d'une seconde vague, cela reste leur gros sujet", ils sont en particulier sensibles aux nouvelles venues d'outre-Atlantique où "certains États américains sont très touchés", a souligné auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

L'épidémie de Covid-19 enregistre en effet une poussée "préoccupante" aux États-Unis et progresse toujours en Amérique latine. En Europe, l'Allemagne a reconfiné mardi plus de 600.000 personnes face à l'éruption d'un foyer de contamination dans le plus grand abattoir d'Europe, où plus de 1.550 personnes ont été contaminées.

En plus des inquiétudes liées à la pandémie, "il y a un empilement de nouvelles négatives aujourd'hui qui génèrent de la volatilité et pèsent sur les indices", a observé M. Baradez.

"La tension toujours forte entre les États-Unis et la Chine" est un facteur important, selon lui, et l'Europe n'est pas non plus à l'abri, comme en témoignent les taxes envisagées par Washington.

L'administration Trump envisage d'imposer des taxes punitives supplémentaires sur l'équivalent de 3,1 milliards de dollars de produits européens, dont français, selon un document officiel publié dans la nuit de mardi à mercredi.

Ce geste encore virtuel pour le moment devrait tendre encore un peu plus les relations commerciales déjà très délicates entre l'UE et les États-Unis.

Les services du Représentant américain au commerce ont dressé la liste des nouveaux produits concernés dans un appel à consultation publique qui durera jusqu'au 26 juillet.

Détente sur la dette

Les nouvelles prévisions du FMI sont venues encore assombrir l'horizon, l'institution prévoyant désormais plus de 12.000 milliards de dollars de perte cumulée pour l'économie mondiale en 2020 et 2021 à cause de la pandémie.

Du coup les bonnes nouvelles de la matinée, soit un rebond plus fort que prévu du moral des entrepreneurs allemands en juin (baromètre Ifo) et un redressement du climat des affaires en France pour le même mois, n'ont pas permis de rééquilibrer la balance.

Le marché de la dette a bénéficié de l'aversion au risque du jour, ce qui s'est traduit par une détente des taux d'emprunt à dix ans, à l'exception de ceux de l'Italie qui ont fait du surplace.

Mais l'écart (spread) avec celui de l'Allemagne, la référence du marché, qui a nettement reculé depuis la dernière réunion de la BCE, n'a que peu bougé pour terminer à 170 points de base. Au plus fort de la crise, mi-mars, il était monté jusqu'à 279.

Dans ce climat anxiogène, les valeurs les plus sensibles à la conjoncture économique ont payé le prix fort, à l'instar d'ArcelorMittal à Paris qui a plongé de 7,66% à 9,02 euros.

L'automobile a souffert aussi, à l'image de Peugeot (-5,75% à 14,01 euros), Renault (-6,48% à 20,92 euros), Daimler (-6,28% à 39,39 euros) ou encore BMW (-4,06% à 63,51 euros).

La baisse des prix du pétrole a pesé sur Total (-3,47% à 34,93 euros) mais également sur BP qui a perdu 4,39% à 307,35 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 4,73% à 1.268,00 pence.

Le transport aérien n'a pas été épargné non plus: Groupe ADP a reculé de 4,91% à 91,90 euros, Air France-KLM de 3,88% à 4,11 euros et IAG de 8,46% à 230,60 pence.

afp/rp