PARIS (awp/afp) - Les marchés européens ont fini sans direction jeudi, refroidis par des chiffres du chômage qui repartent à la hausse aux Etats-Unis en pleine période de résultats et de propagation des cas de coronavirus.

Paris (-0,07%), Francfort (-0,01%), Londres (+0,07%) et Madrid (-0,07%) ont fini atones. Milan a cédé 0,70%. A Zurich, le SMI a cédé 0,53%.

"La séance a été tempérée dans les dernières heures par les inquiétudes liées aux relations sino-américaines et les données mitigées du marché de l'emploi américain qui ont écorné la tendance positive", récapitule David Madden, analyste chez CMC Markets.

"L'augmentation des chiffres d'infections freine le retour à la normalité" de l'économie mondiale, remarque aussi Jochen Stanzl, analyste en chef de CMC Markets.

Alors que la pandémie a fortement ralenti en Europe, où le cap symbolique des 3 millions de cas recensés a été franchi jeudi, de nombreuses régions du monde connaissent une flambée des contaminations.

Aux États-Unis, l'explosion des cas a fait grimper le chômage pour la première fois depuis fin mars, avec un peu plus de 1,4 million de nouvelles demandes de chômage déposées entre le 12 et le 18 juillet, contre 1,307 million la semaine précédente.

La séance a en revanche réservé quelques bonnes surprises aux investisseurs en termes de résultats d'entreprises.

"Cette journée de publications en Europe peut laisser penser que le plus dur est derrière nous et qu'il n'était pas aussi dur que pouvait l'imaginer le marché", a déclaré à l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

Mais le marché est pour l'heure figé "dans une phase intermédiaire, d'hésitation" après l'accord sur le plan de relance européen de 750 milliards d'euros.

Le plan de relance est "une excellente nouvelle" mais "elle ne peut pas gommer l'incertitude sur les publications sur le court terme", a estimé M. Rozier.

"L'accord constitue une évolution clé car il pourrait conduire à une nouvelle diminution de la prime de risque des actions européennes par rapport aux actions américaines", a souligné de son côté Patrick Moonen, stratégiste pour NN IP.

Baisse des taux souverains

"Il réduit considérablement le risque souverain en Europe en apportant le soutien budgétaire tant attendu, tant du point de vue de la viabilité de la dette que pour soutenir la croissance, et tout particulièrement pour les pays périphériques", a-t-il aussi observé.

Ainsi les rendements des obligations périphériques ont à nouveau significativement baissé, surtout le taux souverain à dix ans de l'Italie (0,98% contre 1,04% mercredi en clôture) et celui de la Grèce.

A Londres, Unilever a grimpé (+7,88% à 4.871,00 pence) après une baisse de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre moins forte que prévu.

A Paris, c'est Publicis qui a mené la danse (+8,01% à 28,85 euros), propulsé par des résultats supérieurs aux attentes, même si le groupe publicitaire a publié un bénéfice net divisé par plus de deux, à cause de la pandémie.

Bonne performance aussi pour le secteur automobile. A Paris, Renault a bondi de 7,19% à 25,63 euros et Peugeot a engrangé 2,69% à 15,10 euros. A Francfort, Daimler (+4,26% à 40,83 euros) a détaillé jeudi sa prévision annuelle, s'attendant désormais pour 2020 à un résultat d'exploitation "positif", alors que le coronavirus l'a plongé dans le rouge au deuxième trimestre.

Le secteur pétrolier a reculé dans la foulée de la baisse des cours du brut, plombés par des inquiétudes sur la demande et un regain de tensions entre les Etats-Unis et la Chine. BP a perdu 1,33% à 299,80 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 0,74% à 1.199,20 pence. Sur le CAC 40, Total a lâché 0,50% à 32,53 euros.

afp/rp