Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes sont restées proches de l'équilibre vendredi dans une séance calme, qui a été poussée dans le vert par les chiffres de l'emploi aux États-Unis.

La hausse la plus significative s'est produite à Francfort, avec +0,66%. Milan a gagné 0,21% puis Paris et Londres 0,09%. Madrid s'est replié de 0,11%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,01%.

Wall Street évoluait en baisse: à 18h22 (16H22 GMT), l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 0,32%, l'indice élargi S&P 500 0,23% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, 0,43%.

Le moment fort de la séance a été la publication des chiffres de l'emploi aux États-Unis en début d'après-midi, qui sont ressortis meilleurs qu'attendu.

"Donald Trump avait donc raison en annonçant que les chiffres de l'emploi seraient meilleurs", estime John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Le taux de chômage s'établit à 10,2% en juillet, soit une baisse de 0,9 point par rapport à juin.

Toutefois, les créations d'emploi ont nettement ralenti par rapport au mois précédent, avec 1,8 million d'emplois créés, contre 4,8 millions en juin.

Le redémarrage de l'activité a en effet souffert du virus, qui est reparti de plus belle dans une large partie du pays.

De plus, selon M. Plassard, "la baisse du taux de participation" de la population au marché du travail "laisse augurer que de plus en plus d'Américains se retrouvent sans aucune aide."

Par ailleurs, les négociations sur le plan de relance au Congrès américain restent enlisées. Face à l'impasse politique, le président américain a menacé d'imposer un décret présidentiel pour prolonger les aides supplémentaires pour les chômeurs et autoriser une baisse de la taxe sur les salaires.

Tensions persistantes

La publication de ces chiffres a permis aux marchés de laisser de côté les tensions grandissantes entre les États-Unis et la Chine.

L'application chinoise de partage de vidéos TikTok a menacé vendredi d'engager des poursuites judiciaires contre les Etats-Unis après la signature la veille par Donald Trump d'un décret interdisant d'ici 45 jours toute transaction "des personnes sous juridiction américaine" avec sa maison-mère, ByteDance.

Une mesure du même ordre a été prise contre la plateforme WeChat, qui appartient au géant technologique chinois Tencent.

Dans l'après-midi, Washington a annoncé des sanctions à l'encontre de onze dirigeants hongkongais, dont la cheffe de l'exécutif Carrie Lam pour avoir voulu restreindre l'autonomie du territoire ainsi que "la liberté d'expression ou de réunion" de ses habitants.

Les volumes d'échanges ont été faibles. Les marchés "marquent un point bas d'activité, qui risque de durer encore plusieurs jours", estime Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale à Oddo Securities.

Les taux d'intérêt de la dette souveraine européenne sont également restés quasi-stables pour les principaux pays de la zone euro.

Sur le plan des valeurs, à Londres, le laboratoire pharmaceutique Hikma Pharmaceuticals a bondi de 10,94% à 2.393,00 pence après des résultats en hausse pour le premier semestre grâce à une demande accrue en raison de la pandémie de Covid-19, et relève ses prévisions pour l'année 2020.

A Paris, Airbus a fini en tête du CAC 40 avec une hausse de 1,42% à 69,30 euros. Sur la semaine, l'action a gagné plus de 10%.

A Francfort, Goldman Sachs a recommandé d'acheter le titre du géant des télécoms, Deutsche Telekom, ce qui a bénéficié au titre (+2,66% à 14,84 euros) également dopé par des résultats bien accueillis de sa branche américaine T-Mobile.

afp/rp