Paris (awp/afp) - Au milieu d'un "maelstrom de montée des tensions", les marchés mondiaux -financiers, énergétiques, agricoles ou de matières premières- illustrent un mouvement de "doute" et de "remise en cause de la mondialisation", soulignent les auteurs du rapport Cyclope 2019.

Titré "les illusions perdues", emprunté à l'écrivain français Honoré de Balzac, le rapport économique de 845 pages, qui fait référence, estime que les "deux échéances majeures" en 2019 tourneront autour "de la Chine et de l'Iran", sur fond de "retour des guerres commerciales" et de "tensions géopolitiques".

En 2018, "Donald Trump a déterré la hache de guerre sur l'acier et l'aluminium et elle n'a pas été enterrée" a souligné l'économiste Philippe Chalmin, qui coordonne le rapport, lors d'une présentation à la presse.

Sur le plan agricole, les cours du soja et de la viande de porc vont être les deux sujets à suivre en 2019, selon lui.

La matière première la plus politique dans la guerre commerciale USA-Chine est "le soja", a indiqué M. Chalmin.

La Chine, premier importateur mondial, a arrêté toutes ses importations de soja américain pour se tourner vers le soja brésilien ou argentin en rétorsion à l'augmentation des droits de douane imposée par Washington sur les importations chinoises.

Par ailleurs, un tiers du cheptel chinois de porcs risquant de disparaître en raison de la peste porcine africaine, les importations chinoises de cette viande, qui ont déjà fortement progressé, pourraient s'envoler, estime M. Chalmin.

"Alors que les Etats-Unis pensaient en profiter, il est évident qu'ils ne le pourront pas", a-t-il dit.

En matière agricole, le Cyclope estime que les "politiques agricoles" de soutien font leur "grand retour" dans la plupart des pays, "à l'exception de l'Union européenne".

"L'Europe est dans le mauvais sens de l'histoire, en poursuivant le détricotage de la Politique agricole commune (PAC) et en la transformant en politique environnementale et politiquement correcte: c'est la fin d'une PAC qui avait une action de régulation et de stabilisation des marchés", a regretté M. Chalmin.

afp/rp