par Kate Abnett

BRUXELLES, 27 juin (Reuters) - Les ministres de l'Énergie de l'Union européenne se sont mis d'accord lundi sur des textes visant à économiser l'énergie et à promouvoir les énergies renouvelables, dans le cadre d'un ensemble de réformes proposées par Bruxelles pour lutter contre le changement climatique.

Les détails des propositions relatives au changement climatique seront examinés lors de nouvelles discussions mardi mais des diplomates craignent que des propositions telles que l'interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique d'ici 2035 ne soient finalement édulcorées.

La réunion du jour devrait aussi permettre de discuter d'un plans d'urgence pour réduire la demande en gaz, dans le cadre des efforts de l'exécutif européen pour s'affranchir davantage des livraisons de la Russie.

"Pour l'industrie, nous devons présenter une approche coordonnée", a déclaré Kadri Simson, commissaire européen à l'Énergie, avant les discussions, en faisant référence aux mesures visant à réduire la demande de gaz, ajoutant que les consommateurs seraient "protégés" de ces restrictions.

En amont de la réunion des ministres de l'Environnement du bloc communautaire, mardi, ces échanges ont pour but de trouver des positions communes sur des projets de loi visant à réduire d'ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 55% par rapport aux niveaux de 1990.

Le ministres ont ainsi soutenu les objectifs proposés l'an dernier par la Commission européenne de recourir à des sources d'énergie renouvelable pour 40% des besoins énergétiques et de réduire de 9% la consommation d'énergie par rapport aux niveaux attendus d'ici 2030.

Bruxelles a par ailleurs revu le mois dernier ces objectifs à la hausse - respectivement 45% et 13% - et les ministres devraient les examiner dans le courant de l'année lorsqu'ils négocieront les lois finales avec le Parlement européen.

Recul notable, un objectif de réduction de la consommation d'énergie primaire à l'horizon 2030 a été rendu sur la base du volontariat, plutôt que juridiquement contraignant, à la demande de l'Espagne.

Mais les pays ont également soutenu les règles plus strictes proposées par l'Allemagne pour garantir que chaque État membre contribue à un autre objectif contraignant visant à réduire la consommation finale d'énergie de l'UE.

Aux yeux de l'exécutif européen, la crise de l'approvisionnement en énergie provoquée cette année par l'offensive de la Russie en Ukraine doit pousser les Vingt-Sept à réduire encore plus rapidement leur utilisation de combustibles fossiles.

Toutefois, la menace d'un creux économique consécutif à la hausse des prix de l'énergie a rendu certains pays plus prudents à l'idée d'un virage "vert" rapide, dans lequel ils voient de possibles difficultés supplémentaires.

Les pays sont par ailleurs divisés sur les propositions qui seront discutées mardi, notamment un nouveau système visant à imposer des coûts sur les carburants polluants utilisés pour le transport et le chauffage, ainsi qu'une interdiction effective, au niveau de l'UE, de la vente de nouvelles voitures à moteurs thermiques à partir de 2035. (Reportage Kate Abnett; version française Jean Terzian et Kate Entringer, édité par Sophie Louet)