Les représentants des États-Unis et de la Chine se retrouvent ce mardi pour une deuxième journée consécutive de discussions à Londres, dans le but de désamorcer un conflit commercial aux répercussions majeures sur l’économie mondiale.
Cette rencontre intervient un mois après une première tentative de désescalade tenue à Genève, qui avait abouti à un accord partiel sur l’allègement des droits de douane imposés par les deux pays plus tôt cette année.
La délégation américaine est composée du secrétaire au Trésor, Scott Bessent ainsi que du représentant au Commerce Jamieson Greer. Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, dont l’agence supervise les contrôles à l’exportation, est également présent à Londres, lui qui était absent lors du précédent round à Genève. Face à eux, la délégation chinoise est conduite par le vice-premier ministre He Lifeng.
Le principal point de tension des dernières semaines reste le sujet des terres rares. Ces matériaux essentiels à la fabrication de composants électroniques et de moteurs de véhicules électriques sont devenus un point de friction majeur, menaçant les chaînes d’approvisionnement mondiales et la dynamique de croissance des deux puissances.
La Chine détient un quasi-monopole sur les aimants en terres rares. Leur disponibilité constitue donc un levier stratégique majeur dans les négociations actuelles.
Le président américain Donald Trump a qualifié les échanges de "positifs", assurant avoir reçu "uniquement des bons retours" de la part de ses envoyés, sans en préciser le contenu. Dans le même temps, son conseiller économique Kevin Hassett a déclaré espérer une "poignée de mains" avec la délégation chinoise sur ce dossier sensible, faisant suite à un appel la semaine dernière entre Donald Trump et Xi Jinping. Lors de cet échange, le président chinois aurait accepté de reprendre les livraisons de terres rares.
Kevin Hassett a précisé à CNBC que les États-Unis s’attendaient un assouplissement immédiat des contrôles à l’exportation chinois et une reprise rapide des volumes de livraison. Une concession chinoise qui, selon lui, pourrait se faire en contrepartie d’un assouplissement des contrôles à l’exportation des semi-conducteurs américains vers la Chine.
Une position qui tranche avec celle des dernières semaines. En effet, le mois dernier, le Financial Times révélait que l'administration Trump envisageait d'inscrire plusieurs fabricants chinois de semi-conducteurs sur la liste noire des exportations du département du commerce. Toutefois, certains responsables préféraient temporiser, craignant que cette décision ne nuise aux négociations commerciales.
Sous l’administration Biden, des restrictions à l’exportation sur les puces les plus avancées avaient été mises en place, notamment par craintes que ces technologies n’aient un usage militaire. C’était la stratégie "small yard, high fence" (littéralement petit jardin, haute clôture).
Si les discussions de Londres sont un signe d’apaisement, rien n’indique que les deux parties parviendront à un accord significatif. Car les divergences sur le fond sont nombreuses et les deux pays sont de toute façon engagés dans une confrontation pour la place de première puissance mondiale. La semaine dernière, Donald Trump estimait que Xi Jinping est "très dur" et qu’il est "extrêmement difficile de conclure un accord avec lui".