Mais comme le bureau d'études est bien conscient que la valeur attend parfois le nombre des années, sa sélection comprend d'autres critères, notamment des leviers additionnels qui viennent renforcer sa théorie. Qualité du management, rendement du cash-flow, niveau de conviction des analystes… tout y est passé. Le portefeuille comprend Siemens (objectif 140 EUR), Covestro (objectif 126 EUR), Anglo American (objectif 2 400 GBp), Total (objectif 62 EUR), Aviva (objectif 626 GBp), Taylor Wimpey (objectif 254 GBp), Avast (objectif 320 GBp), WM Morrison (objectif 275 GBp) et Arrow Global (objectif 584 GBp). Jefferies dispose d'une grosse couverture au Royaume-Uni et cela se voit.

Total recall

Intéressons-nous à Total. Le dossier a attiré l'attention de l'analyste Jason Gammel pour la solidité de sa génération de liquidités, la rotation bénéfique de son portefeuille, et la qualité de ses actifs aval qui offre un bon matelas de sécurité contre la volatilité des résultats. Quels sont les vecteurs qui viennent s'ajouter au qualificatif "value" du dossier ? Ils sont au nombre de quatre, pour le spécialiste. L'offre de pétrole est tendue. La croissance de la production du groupe est supérieure à la moyenne. Le bilan est très solide. La nouvelle stratégie doit être annoncée en septembre.

L'objectif de 62 euros est dérivé d'un modèle DCF. Enfin, pour se persuader du caractère "value" de Total, il suffit de rappeler que le dossier se paie 5,5 fois le ratio EV/DCAF 2019 contre 6,4 fois pour les autres "supermajors", pour un PER de 8,6 fois vs. 11,3 fois à ses comparables, ce qui constitue une grosse décote. Le rendement du dividende (avec paiements en titres neutralisés par les rachats) est de 4,9% vs. 4,3% au secteur.