LA HAYE (Reuters) - Le gouvernement néerlandais a décidé de suspendre son plan d'aide à KLM, la branche nationale du groupe Air France-KLM, après le refus par les pilotes de la compagnie d'un gel de leurs salaires jusqu'en 2025, a annoncé le ministre des Finances, Wopke Hoekstra.

KLM est censé bénéficier d'une aide d'un montant total de 3,4 milliards d'euros, dont un milliard sous forme de prêts directs de l'Etat, pour lui permettre de traverser la crise du coronavirus.

"Je trouve cela très décevant mais dans ces conditions, nous ne pouvons pas continuer", a dit Wopke Hoekstra à propos du prêt.

Le syndicat des pilotes de KLM a rejeté samedi la demande de gel des salaires pour cinq ans formulée par le gouvernement néerlandais en rappelant qu'il avait déjà accepté un gel jusqu'en mars 2022 au moins et que modifier cet accord à la dernière minute n'était pas acceptable.

Le directeur général de KLM, Pieter Elbers, a déclaré dans un communiqué que "sans ce prêt, KLM ne pourra pas traverser cette période difficile".

Il a précisé que la compagnie n'était pas menacée de faillite dans l'immédiat mais que ses réserves financière "ne pourront pas durer plus de quelques mois".

Dans une lettre au parlement, Wopke Hoekstra a laissé la porte ouverte à la mise en oeuvre du plan d'aide à condition que l'ensemble des salariés accepte le gel de leurs salaires pour cinq ans.

"Il appartient à KLM et aux syndicats de faire en sorte de répondre aux demandes du gouvernement au final", écrit le ministre des Finances, ajoutant que la deuxième vague de la pandémie de coronavirus avait remis en cause les prévisions en matière de rebond du marché du transport aérien.

"Les perspectives sont sombres, ce qui rend d'autant plus important de mettre en place un bon programme de restructuration pour avancer vers la reprise à long terme pour KLM", ajoute-t-il.

D'autres syndicats représentant le personnel au sol et le personnel navigant ont accepté de prolonger le gel des salaires jusqu'en 2025

Air France-KLM a fait état vendredi d'une perte d'exploitation de 1,05 milliard d'euros au troisième trimestre pour un chiffre d'affaires de 2,52 milliards, en baisse de 67% sur un an, et a dit anticiper une dégradation de la situation face à la résurgence de l'épidémie et les nouvelles restrictions de voyage qui en découlent en Europe, dont le reconfinement en France.

(Stephanie van den Berg, version française Nicolas Delame et Marc Angrand)