À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,38% (17,06 points) à 4.523,91 points après un pic de quatre semaines à 4.577,84 et à Francfort, le Dax a progressé de 1,25%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,86%, le FTSEurofirst 300 0,63% et le Stoxx 600 0,64%, finissant au plus haut depuis le 11 mars.

A Londres, le FTSE 100 a toutefois perdu 0,87%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en nette hausse, le Dow Jones s'adjugeant 1,73%, le Standard & Poor's 500 2,11% et le Nasdaq Composite 2,62%.

Le marché américain profite notamment de la forte hausse du géant de la pharmacie Johnson & Johnson (+4,34%) après des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu et un relèvement du dividende, et de celle d'Apple (+4,13%) après un léger rebond des ventes d'iPhone en Chine en mars.

Les banques Wells Fargo et JPMorgan Chase, qui ont présenté des comptes plombés par les provisions et la baisse des revenus, cèdent toutefois respectivement 4,72% et 3,45%.

Avant l'ouverture de Wall Street, les marchés étaient déjà portés par l'annonce d'une baisse moins brutale qu'attendu des exportations chinoises le mois dernier, de 6,6% alors que le consensus Reuters tablait sur une chute de 14%.

Les investisseurs ont également apprécié les multiples déclarations, en France, en Espagne et aux Etats-Unis notamment, sur la reprise au moins partielle dans les jours ou les semaines à venir des activités économiques interrompues par la pandémie de coronavirus, à la faveur des signes de stabilisation des bilans sanitaires.

Ces signaux positifs l'emportent au moins temporairement sur la perspective d'une récession historique puisque le Fonds monétaire international (FMI) table désormais sur une contraction de 3% du produit intérieur brut (PIB) mondial cette année. [L5N2C230D]

Certains investisseurs mettent toutefois en garde contre un excès d'optimisme. "La tendance est devenue plus positive ces derniers jours mais nous ne croyons pas que toutes les conditions d'un rally soutenu des marchés actions soient déjà réunies", soulignent ainsi les responsables de la stratégie de Lombard Odier dans une note. "Nous continuons de surveiller le ralentissement des taux d'infection en Europe et aux USA et la possibilité d'une deuxième vague d'infections en Asie."

VALEURS

En Europe, les plus fortes hausses sectorielles du jour sont pour le compartiment de la distribution (+2,36%) et de la santé(+2,22%).

Au sein de ce dernier, AstraZeneca a pris 6,81% après l'annonce du lancement d'un essai clinique afin d'évaluer l'efficacité éventuelle de son anticancéreux Calquence dans le traitement des cas graves d'infection au coronavirus.

A Paris, la meilleure performance du CAC 40 est pour Air Liquide, qui a pris 5,19%.

A la baisse, les groupes d'immobilier commercial Unibail-Rodamco-Westfield et Klépierre ont perdu respectivement 9,52% et 8,48% tandis qu'Accor cédait 3,39%, le calendrier de la fin du confinement en France esquissé lundi soir par le président Emmanuel Macron, n'incluant ni les commerces non-essentiels, ni les hôtels et restaurants.

A Londres, British American Tobacco a abandonné 3,38%, pénalisé par un article de presse sur l'ouverture d'une enquête pénale aux Etats-Unis.

CHANGES

Le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises, le regain d'appétit pour le risque détournant une partie des cambistes des monnaies refuges habituelles.

L'indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence recule de 0,32%, au plus bas depuis le 1er avril.

L'euro s'échange au-dessus de 1,0960 dollar.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence baissent légèrement, à -0,379% pour le Bund allemand à dix ans et 0,7345% pour son équivalent américain.

Mais le fait du jour sur le marché obligataire est la remontée marquée des rendements italiens, conséquence de la déception face à l'accord conclu la semaine dernière par les ministres des Finances de l'Union européenne: le rendement des BTP à dix ans a bondi de 15 points de base sur la journée et l'écart (spread) avec le Bund est remonté à plus de 210 points.

PÉTROLE

Le marché pétrolier amplifie son repli, décidément pas convaincu par l'efficacité des baisses de production pourtant historiques annoncées pendant le week-end par l'Opep et ses alliés.

Le Brent abandonne 5,2% à 30,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 5,85% à 21,10 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)