HONG KONG, 14 juillet (Reuters) - Des dizaines de milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés dimanche dans une ville située près de la frontière entre Hong Kong et la Chine, dont les habitants de l'ancienne colonie britannique dénoncent l'influence négative.

Le mouvement de protestation entamé contre un projet de loi d'extradition vers la Chine s'est progressivement étendu à d'autres aspects de la "sinisation" du territoire autonome.

Comme la veille à Sheung Shui, les manifestants ont convergé dimanche vers la ville de Sha Tin pour dénoncer les incursions de commerçants chinois qui traversent la frontière pour acheter des produits détaxés qu'ils revendent ensuite du côté chinois, alimentant l'inflation à Hong Kong.

Les protestataires réclament aussi la démission de la dirigeante de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, et le retrait définitif du projet de loi d'extradition, que celle-ci s'est contenté pour le moment de suspendre.

"Extradé vers la Chine, qu'il disparaisse à jamais", disait une pancarte à l'effigie du président chinois Xi Jinping brandie par un manifestant, tandis qu'une autre demandait au président américain Donald Trump d'intervenir pour "libérer Hong Kong" et que des protestataires agitaient des drapeaux britanniques ou américains.

Ces images risquent de provoquer la fureur de Pékin en plein bras-de-fer politique et commercial avec les Etats-Unis.

Selon les organisateurs, la manifestation a rassemblé 115.000 personnes, la police avançant un chiffre quatre fois inférieur au pic de la mobilisation.

Quelques incidents ont éclaté entre policiers et manifestants mais de moindre ampleur que samedi à Sheung Shui.

(Donny Kwok et Felix Tam Tangi Salaün pour le service français)