BAMAKO, 18 février (Reuters) - Les rebelles du nord du Mali ont accepté mardi le principe du cantonnement de leurs combattants dans le cadre d'un processus de réconciliation destiné à aboutir, à terme, à un accord de paix définitif.

Cet accord figure dans un document dont Reuters a pu consulter un exemplaire et il a été confirmé par des participants à ces pourparlers.

Régulièrement reportées, les discussions préliminaires qui ont lieu lundi et mardi à Bamako ont réuni sous l'égide des Nations unies des dirigeants de groupes rebelles touaregs et arabes, des responsables politiques, des diplomates et des représentants de la société civile.

L'objectif dans un premier temps est de créer un espace de discussions entre les différents groupes rebelles et le gouvernement à Bamako.

"C'est une feuille de route pour le cantonnement des groupes armés avec un calendrier précis", a dit Ould Mataly, membre du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), qui a participé aux discussions.

Selon une copie de l'accord, ce cantonnement va s'effectuer sur une trentaine de sites à choisir dans le nord du Mali, notamment à Léré, Kidal, Gao et Tombouctou.

"La Minusma se dit satisfaite de cet engagement soutenu ainsi que des résultats obtenus à ce jour, et réaffirme son engagement pour faciliter les consultations jusqu'à ce qu'un accord formel soit conclu entre les parties concernées", a réagi dans un communiqué la Mission de l'Onu pour la stabilisation au Mali.

L'un des défis à relever pour le gouvernement malien consistera à trouver les financements pour ces sites de cantonnement, dont la plupart restent à construire.

Cette inquiétude est exprimée dans une annexe au document signé par les participants aux discussions de Bamako.

Les Touaregs du Mali se révoltent régulièrement contre le pouvoir central. Leur dernière rébellion a abouti en 2012 à la prise de contrôle du nord du pays par des groupes islamistes, qui étaient leurs alliés avant de les évincer.

La France est intervenue début 2013 pour chasser ces islamistes et permettre la tenue d'élections, tandis qu'une mission de l'Onu a été déployée. (Emma Farge; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Tangi Salaün)