Alors que la saison des résultats d’entreprise bat son plein, les équipes de Zonebourse vous proposent un premier bilan et les premiers enseignements que l’on peut en tirer. Nous allons ici nous concentrer sur les chiffres des entreprises américaines. D’abord, parce que ce sont les marchés américains qui sont au cœur de la tempête boursière. Ensuite, parce que l’on peut s’appuyer sur les chiffres agrégés de Factset. Enfin, parce que Wall Street reste toujours le marché directeur, quand bien même les Américains semblent faire n’importe quoi ces dernières semaines.

Rassurer les investisseurs

A ce stade, 36% des entreprises du S&P500 ont publié leurs résultats. Comme toujours, il faut évaluer ces résultats par rapport aux attentes du consensus. Le pourcentage d’entreprises qui ont dépassé les attentes est légèrement inférieur aux moyennes historiques mais, en moyenne, les chiffres publiés battent le consensus avec une marge plus élevée qu’historiquement (10%).

Ensuite, si on regarde comment les résultats sont accueillis, on constate que le marché a plutôt été rassuré par ces publications. A ce stade, une entreprise qui publie au-dessus des attentes est davantage récompensée qu’historiquement, tandis qu’une entreprise dont les résultats sont en dessous du consensus est moins pénalisée qu’historiquement.

Source : Factset

Tout cela montre que le niveau d’inquiétudes était élevé chez les investisseurs à l’entame de cette saison de résultats. Car la guerre tarifaire lancée par Donald Trump début avril pourrait fortement affecter la croissance, et donc les résultats d’entreprise. Mais ces impacts ne se feront sentir qu’à partir du deuxième trimestre. Au contraire, l’incertitude créée par Donald Trump a plutôt gonflé les chiffres du premier trimestre. Les revenus des activités de trading des banques ont profité de la volatilité des marchés. Et les consommateurs ont anticipé certains de leurs achats par crainte de l’impact des droits de douane.

Semaine décisive

Au niveau agrégé, on est donc tenté de dire que jusqu’ici tout va bien. Néanmoins, certaines entreprises ont envoyé des signaux assez inquiétants. C’est le cas par exemple dans le secteur aérien. Le PDG de Southwest Airlines, Bob Jordan, a par exemple déclaré : "peu importe qu'on appelle cela une récession ou non, dans ce secteur c'est une récession." On peut également citer PepsiCo, dans la consommation courante, qui a révisé à la baisse ses prévisions.

Enfin, un peu plus d’un tiers des entreprises ont publié leurs résultats à ce stade. La majorité des publications est donc encore devant nous, et cette semaine sera d’ailleurs la plus dense, avec 180 entreprises du S&P500 qui dévoileront leurs chiffres. Les investisseurs attendent tout particulièrement Meta et Microsoft mercredi soir, ainsi qu’Apple et Amazon jeudi soir.