La Bourse de Londres a fait exception, finissant très modérément dans le rouge en raison de la révision à la baisse des prévisions de croissance de la Banque d'Angleterre et de résultats décevants dans le secteur pétrolier et gazier.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,7% à 5.557,41points. Le Footsie britannique a cédé 0,03% et le Dax allemand a pris 0,53%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,57%, le FTSEurofirst 300 de 0,39% et le Stoxx 600 de 0,41%.

La Fed a abaissé mercredi son taux directeur d'un quart de point, comme cela était largement prévu mais son président Jerome Powell a dit ne pas considérer cette décision comme le prélude à un cycle de détente prolongée des taux d'intérêt.

Côté banques centrales encore, la Banque d'Angleterre (BoE) a observé le statu quo monétaire et a abaissé ses prévisions de croissance en raison des inquiétudes liées au Brexit et du ralentissement de l'expansion mondiale mais n'a pas signalé qu'elle envisageait de baisser ses taux directeurs contrairement aux autres grandes banques centrales.

Sur le dossier commercial, qui continue et continuera sans doute à tenir les marchés en haleine, les discussions entre les Etats-Unis et la Chine se sont achevées mercredi à Shanghai sans aboutir à de réels progrès. Les deux parties ont souligné le caractère "constructif" des négociations et sont convenues de se réunir à nouveau en septembre à Washington.

Les places européennes semblent sinon avoir bien absorbé une très médiocre statistique manufacturière de juillet, mois durant lequel leur performance a été pour le moins en demi-teinte.

VALEURS

London Stock Exchange a pris 7,2%, après avoir inscrit un record en séance, conséquence de l'accord de rachat de Refinitiv pour 27 milliards de dollars.

Opération qui a dopé l'indice européen des services financiers, auteur de la meilleure performance sectorielle du jour et de loin avec un gain de 2,18%.

Les banques ont également brillé grâce à leurs résultats trimestriels bien accueillis; une détente des taux modeste opérée par la Fed a pu également jouer sur leur performance boursière.

Ainsi Société générale a fini en tête du CAC avec un gain de 6,3%, tandis que Barclays, qui a relevé son dividende de 20%, affiche une hausse de 1,34% à Londres.

Ailleurs, Altice Europe a bondi de près de 24%, l'opérateur télécoms et de médias ayant relevé plusieurs de ses prévisions annuelles après un retour à la croissance de ses revenus en France, son principal marché.

Côté baisses, Accor a cédé 1,27% et Veolia 2,32% - deuxième plus forte perte du CAC 40 - après leurs résultats.

Royal Dutch Shell a abandonné de son côté près de 5% - l'une des plus fortes pertes du Stoxx 600 - après avoir annoncé une baisse de son bénéfice du deuxième trimestre, tombé à un plus bas de 30 mois.

A WALL STREET

Wall Street était en hausse prononcée au moment de la clôture des Bourses européennes, avec des gains de plus de 1% pour les trois indices, la déception causée la veille par une baisse de taux modeste semblant passée et le marché se concentrant à nouveau sur des résultats de sociétés qui paraissent donner satisfaction.

Il se prépare aussi à la statistique de l'emploi américaine de juillet qui paraîtra vendredi.

Les économistes interrogés par Reuters prévoient 164.000 emplois créés hors secteur agricole après 224.000 en juin.

LES INDICATEURS DU JOUR

Europe:

L'activité du secteur manufacturier dans l'ensemble de la zone euro s'est contractée à son rythme le plus marqué depuis décembre 2012 en juillet avec la chute de la demande, suivant les résultats définitifs de l'enquête mensuelle IHS Markit.

USA:

Le nombre des inscriptions au chômage a augmenté la semaine dernière aux Etats-Unis, de 8.000 à 215.000, sans remettre en cause le dynamisme du marché du travail.

La croissance de l'activité manufacturière aux Etats-Unis a encore décéléré en juillet, au rythme le plus lent depuis près de trois ans, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM).

Les dépenses de construction ont subi en juin leur baisse la plus forte depuis sept mois, les investissements dans l'immobilier privé ayant chuté à un plus bas de plus d'un an et demi.

CHANGES

La baisse des taux timide de la Réserve fédérale et les commentaires de son président Jerome Powell ont fait plonger l'euro à un plus bas de 26 mois de 1,1034 dollar.

La monnaie unique s'échangeait le plus récemment à 1,1060 dollar, soit un recul de 0,12% sur la journée.

Le billet vert a également inscrit un pic de 26 mois d 98,93 face à un panier de devises de référence, avant de revenir à 98,59, correspondant à un gain de 0,08%.

Le sterling lui est tombé à un plus bas de 30 mois de 1,2087 dollar, avant de remonter à 1,2143, soit une perte de 0,14%.

TAUX

Le rendement à 10 ans américain est tombé en matinée à moins de 2,0%, pour la première fois depuis le 5 juillet, ce décalage vers le bas s'expliquant essentiellement par un indice manufacturier ISM qui a fait pâle figure en juillet.

Après une brève remontée au-dessus de ce seuil, il rétrogradait à nouveau en deçà, à 1,96%, soit un recul de 6 points de base.

En Europe, le rendement du Bund à 10 ans se stabilisait à -0,45%.

PÉTROLE

Les cours sont en net recul jeudi, leur première baisse depuis cinq séances, affectés par la déception causée par le geste jugé timide de la Réserve fédérale et par une production américaine qui ne cesse de monter et qui permet d'approvisionner largement le marché mondial.

Le WTI texan cède plus de 3%, tandis que le Brent de la mer du Nord abandonne 2,5%.

A SUIVRE VENDREDI 2 AOÛT :

Publication, à 14h30, de la statistique de l'emploi de juillet aux Etats-Unis.

(Édité par Marc Joanny)

par Wilfrid Exbrayat