DUBAI, 24 juin (Reuters) - Le rial iranien est tombé à un plus bas record contre le dollar dimanche sur le marché non officiel, de crainte de voir de nouvelles sanctions américaines contre Téhéran après que le président des Etats-Unis Donald Trump se fut retiré d'un accord sur le programme nucléaire iranien.

Le dollar est monté jusqu'à 87.000 rials contre 75.500 jeudi, dernier jour d'échanges avant le week-end iranien, selon le site de changes Bonbast.com, qui suit les fluctuations du marché non officiel.

L'agence iranienne semi-officielle Isna a dit que le dollar était monté jusqu'à 87.000 rials dimanche contre 74.000 avant le week-end sur le marché noir et d'autres sites iraniens ont fait état d'informations similaires.

La monnaie iranienne ne cesse d'aller vers le bas depuis des mois en raison d'une économie faible, des difficultés financières des banques locales et d'une forte demande de dollars de la part d'Iraniens qui craignent que de nouvelles sanctions américaines ne viennent amputer sérieusement les exportations de pétrole et autres.

La chute de la monnaie nationale entraîne une vague de protestations en raison de la flambée des prix des produits de consommation importés.

Une partie des sanctions américaines contre l'Iran prendront effet à l'issue d'un délai de carence de 90 jours se terminant le 6 août et les autres, touchant plus particulièrement le secteur pétrolier, à l'issue d'une durée de 180 jours au 4 novembre.

Le rial se traitait autour de 65.000 rials lorsque Trump a annoncé le retrait américain début mai de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015. Il évoluait à 42.890 par dollar fin 2017.

Tentant d'enrayer la dégringolade de la monnaie nationale, les autorités iraniennes avaient annoncé en avril qu'elles unifiaient le cours officiel et celui du marché noir à 42.000, interdisant toute transaction à d'autres cours sous peine d'arrestation.

Cela n'a pas arrêté le marché noir parce que l'offre de monnaies fortes par les canaux officiels est largement insuffisante pour répondre à la demande. Le marché libre s'est simplement fait beaucoup plus discret, disent des intervenants.

(Bureau de Dubaï Wilfrid Exbrayat pour le service français)