(Actualisation: détail sur l'impact des sanctions)

Les sanctions économiques contre Moscou pourraient avoir un impact sur le secteur automobile russe similaire à la crise économique qui a touché le pays il y a quelques années, selon des experts.

Ces perspectives risquent de compliquer les efforts des constructeurs pour relancer leurs activités européennes. De grands groupes comme Ford (F), General Motors (>> General Motors Company), Toyota (>> Toyota Motor Corp), Renault (>> RENAULT) et PSA Peugeot Citroën (>> PEUGEOT) ont essuyé de lourdes pertes en Europe ces dernières années, et l'un des piliers de leur stratégie de redressement dans la région est l'investissement dans des marchés en rapide expansion, en Russie et en Turquie.

L'an dernier, 2,8 millions de voitures se sont vendues en Russie, contre 945.000 en 2000. Un point culminant a été atteint en 2008 avec 2,85 millions de véhicules, après quoi les ventes se sont effondrées l'année suivante à 1,47 million d'unités en répercussion de la crise financière. Certains experts craignent à présent une chute des ventes d'ampleur similaire à la suite des sanctions occidentales.

"Un recul similaire est à redouter en raison de la crise en Ukraine", a écrit Ferdinand Dudenhoffer, directeur du centre de recherche automobile allemand de l'université de Duisburg-Essen, dans un rapport analysant l'impact de la crise en Ukraine sur le secteur automobile russe.

Chute de 17% des ventes en juin

Au premier semestre de l'année, les ventes de voitures sont ressorties en baisse de près de 8% en Russie, mais ont plongé de 17,4% en juin, laissant craindre une forte contraction au second semestre de 2014.

"Nous devons nous attendre à une accélération de cette contraction sur le marché automobile russe parce que les sanctions ne commenceront à se faire sentir dans l'économie russe qu'au cours des prochaines semaines", a observé Ferdinand Dudenhoffer.

L'impact sur les constructeurs automobiles dépendra du niveau d'exposition de ces entreprises au marché russe. Les groupes qui s'adressent à un marché de masse comme Volkswagen (>> Volkswagen AG), Ford of Europe, division du géant américain Ford (F), et Opel, filiale de GM (>> General Motors Company), devraient être les plus durement touchés, a-t-il remarqué. Les constructeurs de voitures haut de gamme tels que Mercedes-Benz, détenu par Daimler (>> Daimler AG), BMW (>> Bayerische Motoren Werke AG) ou Audi (>> Audi AG), filiale de Volkswagen, ne seront pas autant affectés.

-William Boston, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre)