Les indices européens n'ont pas partagé l'enthousiasme de Wall Street à la suite des commentaires de la banque centrale américaine. Les places du vieux continent, plombées par l’Allemagne, l’Italie et la France, ont piqué du nez hier. L'exception qui confirme la règle s'appelle Zurich, où le trio défensif Roche, Nestlé, Novartis a monté la garde pour garantir une hausse de 0,4% au SMI. A Paris, le CAC40 a lâché 1%, sans pour autant s'éloigner très loin de ses records. A New York, les indices ont nettement rebondi mercredi parce que les investisseurs ont jugé que le scénario dépeint par la Fed pour les mois à venir cadre assez bien avec leurs propres hypothèses. Jerome Powell et ses ouailles ont fait passer le message que le plan se déroule sans accroc pour l'instant. C'est dans le "pour l'instant" que se cachent les doutes. Le fameux plan se résume grosso modo à quelque chose comme "l'économie américaine continue de croître et évite tant bien que mal les écueils créés par la Maison Blanche, l'inflation finit par s'aplatir et les taux peuvent baisser". Powell n'a pu cacher que tout est devenu plus risqué depuis l'investiture de Donald Trump. Il a employé les termes risques et stagflation lors de son discours, tout en remettant en selle le concept d'inflation transitoire, qui n'avait pas tellement porté bonheur à la banque centrale quatre ans en arrière.

Si j'explique à nouveau cela, c'est parce que Wall Street, après avoir rebondi mercredi, a beaucoup hésité hier. Le S&P 500 a bouclé à -0,22% pendant que le Nasdaq 100 perdait 0,3%. Cela appelle deux remarques. Primo, il est fréquent que les investisseurs réagissent de façon épidermique aux annonces de la Fed, sur la base d'un biais relatif assez simple : on détermine le positionnement de la banque centrale par rapport à l'attente moyenne, et l'on se comporte en conséquence. C'est ce qui se passe en général le Jour J pour les marchés. Le lendemain, les analyses sont plus poussées et les professionnels de la finance affinent leurs projections. Dit autrement, ils réfléchissent davantage. Secundo, les hésitations des indices montrent que les investisseurs ne sont pas sereins même s'ils ont perçu une Fed moins sévère que prévu. Les offensives politiques et économiques de Donald Trump, et sa capacité à renverser la table à n'importe quel moment, ont rendu le métier de prévisionniste beaucoup plus aléatoire. La baisse des actions américaines depuis les records de la mi-février est le signe que les financiers ont un léger biais pessimiste sur la suite des événements pour l'économie des Etats-Unis.

Les résultats des entreprises en exercice décalé vont dans le même sens. Hier soir, Nike et Fedex ont averti de lendemains rendus plus difficiles par la hausse des coûts et une consommation plus prudente. Accenture a plongé hier de plus de 7%, parce que sa directrice générale a expliqué que le groupe subit déjà les conséquences du gel des dépenses des administrations publiques américaines. La Maison Blanche est au fait de cela - l'administration Trump n'est pas un lapin de trois semaines -, c'est la raison pour laquelle Donald Trump et son équipe multiplient les messages du type "ça va être un peu dur au début, mais ce sera formidable après", un peu comme une théorie du marshmallow revisitée. Pour autant, cette situation crispe les milieux d'affaires et accroît le risque d'une sortie de route majuscule, tout le monde l'a bien compris.

Il n'y aura pas d'indicateur macroéconomique majeur aujourd'hui, mais deux événements méritent que l'on s'y attarde. Le président de la Fed de New York, John Williams, doit prononcer un discours en début d'après-midi. Peut-être aura-t-il un message à faire passer deux jours après la réunion de la Fed ? Ensuite, ce vendredi coïncide avec la fin du mois et du trimestre boursier (le 3e vendredi du 3e mois du trimestre). C'est une date importante d'arrivée à expiration des produits dérivés, qu'on appelle journée des trois sorcières en bourse. Aux Etats-Unis, environ 4500 milliards de dollars d'options arrivent à expiration, ce qui donne lieu à un grand tourbillon de flux financiers.

En Asie Pacifique, la bourse de Tokyo, qui était fermée pour un jour férié hier, perd 0,1% du côté du Nikkei 225, mais gagne 0,5% au niveau du TOPIX. Les prises de bénéfices continuent en Chine, aussi bien à Hong Kong (-2,3%) qu'à Shanghai (-1,5%). La Corée du Sud évolue en légère baisse, tandis que les pertes de Taiwan sont plus marquées (-0,9%). L'Australie et l'Inde restent dans le vert. Les indices européens sont baissiers.

Le CAC40 lâche 0,4% à 8063 points à l'ouverture, comme le SMI, qui évolue à 13 034 points. Le Bel20 démarre à 4472 points, en retrait de 0,35%.

Les temps forts économiques du jour

Pas grand-chose à se mettre sous la dent aujourd'hui. L'inflation japonaise de février est ressortie un peu plus forte que prévu. Tout l'agenda ici.

Les cotations sont celles du jour autour de 7h00 :

Les principaux changements de recommandations

  • Airbus : Berenberg passe de vendre à conserver en visant 140 EUR.
  • Bossard Holding : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 203 à 207 CHF.
  • Bureau Veritas : Deutsche Bank maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 30 à 29,50 EUR.
  • Compagnie Financière Richemont : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 220 à 212 CHF.
  • Deutsche Börse : HSBC dégrade son conseil d'achat à conserver avec un objectif de cours relevé de 254 EUR à 280 EUR.
  • Eiffage : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours relevé de 148 à 162 EUR.
  • Euronext : HSBC maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours relevé de 110 à 125 EUR.
  • Holcim : Barclays maintient sa recommandation de souspondérer avec un objectif de cours relevé de 80 à 84 CHF.
  • L'Oréal : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 420 EUR.
  • Nestlé : RBC passe de surperformance à performance sectorielle en visant 93 CHF.
  • Rockwool : Barclays dégrade de surpondérer à pondération de marché avec un objectif de cours de 3300 DKK.
  • Safran : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 280 à 290 EUR.
  • Saint-Gobain : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 115 à 122 EUR.
  • Sanofi : Goldman Sachs reprend le suivi à neutre en visant 120 EUR.
  • SFS Group : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 154 à 143 CHF.
  • Sodexo : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 78 à 65 EUR.
  • Swissquote : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours relevé de 325 à 425 CHF.
  • Tele2 : JP Morgan passe de neutre à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 114 SEK à 156 SEK.
  • Valneva : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 21 à 18 USD.
  • Veolia Environnement : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation de surperformance avec un objectif de cours réduit de 38,50 à 38 EUR.
  • Vicat : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours relevé de 47 à 71 EUR.
  • Vinci : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer et relève l'objectif de cours de 150 à 152 EUR.
  • Virbac : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 380 à 346 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes… Je précise que les informations sont données à chaud avant l'ouverture et ne préjugent pas de la couleur des actions pendant la séance)

  • GTT étend son service de surveillance à la zone Amériques.
  • Fitch relève la perspective de la note "BB+" de Spie à "positive.
  • Bénéteau dégage 136,3 M€ d'Ebitda sur son dernier exercice.
  • Vetoquinol boucle 2024 sur un Ebitda de 104 M€.
  • Samse publie un résultat opérationnel courant divisé de moitié en 2024.
  • Elior Group va créer à Hong Kong la première plate-forme asiatique de pièces détachées pour l'aéronautique.
  • Genfit conclut un financement de redevances de 185 millions d'euros avec HCRx.
  • Exail Technologies vend un drone de surface DriX transocéanique pour une application civile.
  • NRJ Group s'apprête à vendre la chaîne de la TNT Chérie 25, selon La Lettre.
  • Selectirente annonce l’acquisition d’un actif dans le XVème arrondissement de Paris.
  • Carbios change de président et nomme un directeur général.
  • Grolleau rachète un bloc de titres.
  • Poxel obtient des résultats positifs en préclinique pour PXL065 dans la cardiomyopathie hypertrophique.
  • Les principales publications du jour : TotalEnergies EP Gabon, Peugeot Invest, Balyo, Wallix, Parrot, Hydrogene de France, Osmosun, Courtois, Fermentalg, Klarsen, TouaxLe reste ici.

Dans le vaste monde

Annonces importantes (et moins importantes)

D'Europe

  • L'aéroport d'Heathrow (hub de British Airways, membre de International Consolidated Airlines) est fermé après qu'un incendie ait provoqué une panne d'électricité.
  • UBS envisage de déplacer son siège si la Suisse maintient la demande de capitaux.
  • Le président de Banco de Sabadell estime que BBVA doit présenter une proposition de valeur différente pour compenser les risques liés à l'opération.
  • Energean met fin à l'accord avec Carlyle.
  • Douglas revoit en baisse ses objectifs 2025.
  • Alfa Laval rachète l'unité de cryogénie du groupe Fives pour 800 millions d'euros.
  • ProSiebenSat a approuvé un accord avec General Atlantic sur l'acquisition des participations minoritaires de la société américaine dans la plateforme de rencontres ParshipMeet et dans la holding internet NuCom Group.
  • Salzgitter attribue la faiblesse des perspectives de ventes à la stagnation de l'Allemagne et aux tensions commerciales.
  • TPG pourrait offrir 800 M€ pour la division Digital Banking Solutions (DBS) de Nexi.
  • Norsk Hydro investit 156 millions de dollars dans une nouvelle installation de production de fils d'aluminium.
  • Galderma veut élargir son conseil d'administration.
  • Novartis reçoit la troisième approbation de la FDA pour Fabhalta par voie orale.
  • Softronic nomme Mathias Kjellberg directeur général par intérim.
  • Boliden prévoit d'émettre 370 millions de dollars d'actions pour financer son acquisition
  • Cenergy annonce que Hellenic Cables a remporté un contrat pour le parc éolien de Dunkerque.
  • Till Spillmann proposé à la présidence du conseil de SoftwareOne.
  • Wisesat, filiale de Wisekey, collabore dans le spatial en Inde.
  • Les principales publications du jour : …

D'Amérique du Nord

  • Fedex perd 5,6% hors séance après ses trimestriels.
  • Nike perd 5,5% hors séance après ses trimestriels.
  • Nucor perd 2,7% hors séance après ses trimestriels.
  • Micron gagne 1% hors séance après ses trimestriels.
  • Apple secoue ses responsables de l'IA pour tenter de redresser Siri, selon Bloomberg.
  • Lockheed Martin et Boeing devraient connaître aujourd'hui le lauréat du contrat des chasseurs de nouvelle génération de l'armée américaine. Par ailleurs, Malaysia Airlines commande 30 B737MAX.
  • Colgate annonce une augmentation du dividende et un nouveau programme de rachat d'actions de 5 milliards de dollars.
  • Tesla rappelle la plupart de ses Cybertrucks pour un problème de carrosserie.
  • Curtiss-Wright reçoit des contrats de Rheinmetall pour la fourniture de systèmes de stabilisation de l'entraînement de la tourelle pour les véhicules de transport d'armes lourdes Boxer et les véhicules de combat d'infanterie Lynx.
  • Les principales publications du jour : Carnival, NIO

D'Asie Pacifique et d'ailleurs

Le reste de l'agenda mondial des publications ici.

Lectures