par Ginger Gibson et Jonathan Landay

WASHINGTON, 12 août (Reuters) - Le rassemblement de suprémacistes blancs organisé dimanche a Washington n'a attiré qu'une vingtaine de personnes tandis que des centaines de contre-manifestants se réunissaient non loin de là, un an après les violences à connotation raciale perpétrées à Charlottesville, en Virginie, lors desquelles une militante antiraciste avait été tuée.

L'événement "Unite the Right 2" s'est déroulé sous une étroite surveillance policière comme l'avaient promis les autorités de la capitale fédérale.

Ses organisateurs espéraient réunir plusieurs centaines de sympathisants mais ce sont finalement leurs adversaires politiques qui se sont le plus mobilisés.

Parmi eux, Dan Haught, un programmeur informatique originaire de Washington, participait à sa première manifestation, brandissant une pancarte invitant les suprémacistes blancs à "retourner sous terre", les qualifiant de "clowns nazis".

"Nous voulions envoyer au monde le message selon lequel nous les submergions", a-t-il expliqué.

Il y a un an à Charlottesville, un suprémaciste blanc, James Fields, originaire de l'Ohio, avait précipité son véhicule sur des contre-manifestants antiracistes, tuant Heather Heyer, 32 ans.

Les suprémacistes entendaient alors protester contre la décision de la mairie de Charlottesville de déboulonner une statue du général Robert Edward Lee, le chef de l'armée confédérée pendant la guerre de Sécession, dans un parc de la ville.

Malgré les violences, le président Donald Trump avait alors déclaré qu'il y avait "des gens très bien" des deux côtés, suscitant des critiques de toutes parts parce qu'il renvoyait dos-à-dos manifestants suprémacistes blancs et contre-manifestants.

Samedi, Donald Trump a condamné le racisme "sous toutes ses formes" dans un message sur Twitter à l'occasion de cet anniversaire.

L'un des organisateurs du rassemblement suprémaciste de dimanche, déjà à l'origine de celui de Charlottesville, Jason Kessler, a expliqué que son objectif était avant tout de défendre la liberté d'expression.

"Tout le monde a eu la possibilité de parler et je pense que c'est une évolution majeure depuis Charlottesville", a-t-il dit. "Un précédent a été créé. C'est ce qui est le plus important." (Nicolas Delame pour le service français)