Les principales Bourses européennes reculent fortement vendredi en début de séance dans le sillage des marchés asiatiques dans un climat plombé par les tensions entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,86% à 4.940,14 points vers 07h50 GMT. À Francfort, le Dax recule de 2,02% et à Londres, le FTSE cède 1,56%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 1,93%, le FTSEurofirst 300 1,77% et le Stoxx 600 1,89%.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué avoir demandé vendredi aux Etats-Unis de fermer leur consulat à Chengdu, dans le centre du pays.

Cette décision intervient après que Washington a sommé cette semaine la Chine de fermer son consulat à Houston, provoquant le mécontentement de Pékin.

Les relations entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales se sont détériorées au fil de l'année à propos d'un éventail de sujets dont le commerce, la pandémie due au coronavirus et le contrôle accru de Pékin sur Hong Kong.

Le retour des tensions géopolitiques fait passer au second plan les résultats des entreprises au deuxième trimestre dont la saison bat son plein.

Les indices européens restent ancrés dans le rouge malgré les premiers résultats des enquêtes auprès des directeurs d'achat (PMI) sur l'activité dans les économies européennes au mois de juillet, qui attestent d'un rebond porté par le secteur des services.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur de la technologie (-3,92%) souffre particulièrement dans les premiers échanges en Europe après la publication mal accueillie la veille d'Intel, qui a perdu 9% dans les échanges après la clôture de Wall Street après avoir annoncé que le développement de l'un de ses processeurs avait pris six mois de retard.

Les déboires d'Apple, qui a reculé jeudi de 4,55% à Wall Street sur des informations faisant état d'enquêtes pour tromperie dans plusieurs Etats américains, pèsent également sur des titres aux valorisations tendues.

A Paris, STMicroelectronics recule de 4,47% et Dassault Systèmes cède 4,06%.

Le compartiment des ressources de base, très sensible aux tensions géopolitiques, abandonne 2,31% avec, à Paris, un repli de 3,34% pour ArcelorMittal.

Du côté des résultats, Thales perd 1,91% après avoir réduit ses prévisions financières à la suite d'une chute de plus de 50% de son bénéfice au cours d'un premier semestre en raison des retombées économiques de la crise sanitaire liée au COVID-19.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini jeudi en nette baisse, les investisseurs accueillant avec circonspection les derniers résultats en date et la publication de statistiques attestant d'une remontée inattendue du nombre d'inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones a cédé 353,51 points, soit 1,31%, à 26.652,33 points et le S&P-500, plus large, a perdu 40,36 points, soit 1,23%, à 3.235,66.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 244,71 points (-2,29%) à 10.461,42 points.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté contrairement aux attentes la semaine dernière aux Etats-Unis, ce qui montre que la reprise sur le marché de l'emploi est contrariée par la résurgence des contaminations au coronavirus et que la demande reste faible.

Les marchés américains ont accentué leur repli après la publication des informations sur Apple.

Autre poids lourd du secteur technologique, Microsoft a cédé 4,35% après avoir fait part la veille de résultats jugés décevants par les marchés.

Les contrats à terme sur les indices de référence signalent pour l'instant une ouverture vendredi en baisse modérée.

EN ASIE

Les tensions entre Washington et Pékin pèsent lourdement en Asie où l'indice CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a perdu plus de 4%.

La Bourse de Tokyo est fermée pour un jour férié.

CHANGES/TAUX

Le regain d'aversion au risque provoqué par les tensions sino-américaines ne parvient pas à freiner l'euro, qui évolue au-dessus de 1,16 dollar, au plus haut depuis fin 2018, toujours porté par l'accord sur un fonds de relance de 750 milliards d'euros trouvé par les dirigeants européens en début de semaine.

La monnaie européenne profite également des mouvements à la vente sur le dollar, qui a perdu 1,4% face à un panier de devises de référence depuis le début de la semaine.

Le retour de l'aversion au risque ne se reflète pas vraiment pour l'instant dans les rendements obligataires, celui des Treasuries à 10 ans ne reculant que légèrement, à 0,56%, dans les échanges en Asie.

Dans les premières transactions en Europe, son équivalent allemand est quasiment inchangé, à -0,481%.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le pétrole sont repartis à la baisse, à 43,11 dollars pour le baril de Brent de mer du Nord et 40,78 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate WTI).

(édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal