À Paris, l'indice CAC 40 recule de 1,04% à 5.377,88 points vers 08h05 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 1,16% et à Londres, le FTSE cède 1,2%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 1,01%, le FTSEurofirst 300 recule de 1,12% et le Stoxx 600 se replie de 1,11%.

Ce dernier indice avait auparavant aligné six séances consécutives de hausse, à la faveur d'indicateurs conjoncturels favorables en Europe et aux Etats-Unis qui avaient permis de reléguer au second plan les craintes sur le front du commerce international.

Mais l'annonce mardi soir par Washington de la publication d'une nouvelle liste portant sur 200 milliards de dollars (170 milliards d'euros) de produits chinois supplémentaires qui seront assujettis à des droits de douane a jeté un froid.

"La plupart d'entre nous ne s'attendaient pas à ce que les Etats-Unis annoncent une nouvelle liste aussi tôt et le marché n'avait pas intégré cette initiative", explique Shogo Maekawa, responsable de la stratégie de marché chez JPMorgan Asset Management.

L'administration Trump a déjà mis en oeuvre vendredi des tarifs douaniers concernant 34 milliards de dollars d'importations chinoises, ce à quoi Pékin avait immédiatement répliqué avec des mesures de même ampleur.

Le ministère chinois du Commerce a indiqué mercredi qu'il allait saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis, jugés "complètement inacceptables".

Aucune mesure de rétorsion à l'annonce des nouveaux tarifs douaniers n'a pour le moment été annoncée par la Chine, qui ne veut pas livrer de guerre commerciale mais le fera si nécessaire, selon les termes d'un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Si la Chine et les Etats-Unis avaient enclenché des négociations en mai et juin, il semblerait qu'il n'y a plus aucune réunion actuellement, en tout cas officiellement", relève Tangi Le Liboux, analyste marchés chez Aurel BGC.

"Si Pékin et Washington ne se parlent pas, il est difficile d'imaginer que les administrations des deux pays parviennent à un compromis. Il y a donc à craindre que l'escalade protectionniste se poursuivra".

LES RESSOURCES DE BASE DÉLAISSÉES

La nouvelle offensive douanière de Donald Trump a précipité les places chinoises dans le rouge. L'indice composite de la Bourse de Shanghai a reculé de 1,78% et le CSI des 300 grandes capitalisations de Chine continentale a perdu 1,74%.

Le yuan est également reparti à la baisse face au dollar, revenant non loin d'un plus bas de 11 mois touché le 3 juillet.

Ailleurs en Asie, l'indice Nikkei s'est replié de 1,19% et l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) abandonne 0,97%.

A Wall Street, les contrats à terme sur les indices américains suggèrent une ouverture en repli de l'ordre de 0,8% à 1%. La Bourse de New York a clôturé en nette hausse mardi, les annonces de Washington sur les tarifs douaniers étant intervenues après la clôture du marché.

En Europe, le secteur des ressources de base chute de 2,69% dans la foulée du net repli des cours des matières premières. Les prix du cuivre, du zinc ou encore du nickel reculent de plus de 3%.

Les cours du pétrole évoluent aussi en baisse, le baril de Brent retombant sous les 78 dollars.

Les compartiments de l'automobile et de la technologie, sensibles à la politique protectionnistes de Donald Trump, reculent respectivement de 1,6% et 1,23%.

Aux valeurs, Burberry lâche 3,85% après des prévisions jugées décevantes. [L8N1U715O] Les analystes de Kepler Cheuvreux ont abaissé leur recommandation à "alléger" contre "conserver", estimant que la valorisation actuelle après le récent rebond du titre intègre trop d'optimisme sur le redressement de l'activité.

DÉTENTE SUR LES TAUX

L'ensemble du secteur du luxe patît de la publication du groupe britannique : Moncler lâche 2,55%, Richemont perd 2,16%, Kering recule de 1,9%, Hermès abandonne 1,74% et LVMH cède 1,47%.

Dans les moyennes capitalisations à Paris, le fabricant de bateaux Bénéteau chute de 14,83% après l'abaissement de ses prévisions de vente pour 2018, le groupe mettant notamment en avant l'adoption récente de droits de douane au Canada et en Union européenne qui pénalise les exportations de bateaux des marques américaines.

A contrario, Lagardère (+2,17%) et Spie (+2,32%) se distinguent à Paris comme en Europe grâce à des relèvements de recommandation. Goldman Sachs est passé de "neutre" à "achat" sur le premier et Kepler Cheuvreux de "conserver" à "acheter" sur le second.

Sur le marché obligataire, le retour de l'aversion au risque favorise une nette détente des rendements obligataires : celui des Treasuries à 10 ans perd près de quatre points de base pour revenir à 2,836% et le rendement du Bund allemand de même échéance revient sous 0,3%.

A l'exception de la baisse du yuan et du dollar australien, le marché des changes offre peu de variations à l'instar du dollar, pratiquement stable face à un panier de devises de référence.

(Édité par Patrick Vignal)

par Blandine Henault