L'indice Dow Jones a perdu 59,47 points, soit 0,23%, à 25.857,07. Le S&P-500, plus large, a pris 5,45 points, soit 0,19%, à 2.877,13. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 21,62 points (+0,27%) à 7.924,16 points.

Si le Dow n'avait perdu que 0,19% la semaine dernière, le S&P-500 avait lâché 1,03% et le Nasdaq avait reculé de 2,55%, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis le mois de mars.

En vue des élections de mi-mandat du 6 novembre, les élus républicains ont présenté lundi à la Chambre des Représentants un projet d'amplification de la réforme de la fiscalité mise en place par Donald Trump fin 2017.

"Le sentiment des investisseurs est positif et ils anticipent d'éventuelles nouvelles baisses d'impôts à court terme", dit Matt Watson, gérant chez James Advantage Funds.

Mais les tensions commerciales restent préoccupantes: le président américain a menacé vendredi d'étendre sa politique de relèvement des droits de douane à la quasi-totalité des produits importés de Chine aux Etats-Unis et la Chine a prévenu qu'elle répliquerait à toute offensive de Washington.

"Les marchés restent soumis à la forte pression de toute une série de vents contraires", note Tim Love, responsable de l'investissement sur les marchés émergents chez GAM Holding AG.

VALEURS

Apple a cédé 1,34% après les déclarations du groupe concernant l'impact possible de la hausse des droits de douane sur ses produits, qui ont incité Donald Trump à lui conseiller de rapatrier sa production sur le sol américain.

Les valeurs de l'assurance ont aussi reculé alors que le centre américain des ouragans (NHC) a annoncé dans l'après-midi que l'ouragan Florence, qui doit frapper la Caroline du Nord et du Sud jeudi, était désormais classé en catégorie 4, la deuxième plus forte sur l'échelle de Saffir-Simpson. Travelers a cédé 1,91% et United Health 3,19%.

En revanche, la chaîne de bricolage et de matériaux de construction Home Depot en a profité et a pris 2,16%.

Tesla a bondi de 8,46% après que les brokers Baird et Bernstein ont publié des notes dans lesquelles ils prévoient que le constructeur de voitures électriques est en voie de générer un profit et un "cash flow" positif au second semestre.

Alibaba a cédé 3,7% sur l'annonce que son fondateur et président exécutif, Jack Ma, prendra sa retraite dans un an.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principales Bourses européennes, Londres exceptée, ont terminé sur une note positive, profitant entre autres de la forte hausse des valeurs italiennes après des déclarations rassurantes de Rome sur son budget. Londres a fini quasi-inchangée, pénalisée par la hausse de la livre sterling en réaction à l'évocation d'un possible accord d'ici deux mois entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne sur le Brexit.

Le palmarès des plus fortes performances du Stoxx 600 a été dominé par des valeurs italiennes, après les déclarations du ministre des Finances italien sur la politique budgétaire de Rome. Giovanni Tria a assuré entre autres que certaines des promesses les plus radicales de la coalition gouvernementale ne seraient mises en oeuvre que progressivement.

TAUX

Les propos rassurants du ministre italien des Finances ont favorisé une nouvelle baisse des rendements des emprunts d'Etat italiens et une réduction supplémentaire de l'écart de rendement avec la dette allemande, revenu tout près des 230 points de base ce qui a profité aux banques de la péninsule.

Le rendement des obligations du Trésor américain à deux ans, qui reflète les anticipations des marchés en matière de hausse des taux de la Réserve fédérale, a touché un pic de 10 ans à 2,715%, poursuivant ses gains de vendredi après l'annonce que les salaires aux Etats-Unis ont enregistré en août leur plus forte croissance annuelle depuis neuf ans.

CHANGES

Du côté des devises, le dollar a cédé du terrain face l'euro et à la livre sterling après les déclarations de Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne sur le Brexit, jugeant possible la conclusion "d'ici six à huit semaines" d'un accord entre Bruxelles et Londres sur les modalités de la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Le sterling a gagné jusqu'à 1% face au billet vert à 1,3051 et l'euro est monté jusqu'à 1,1617 dollar. L'"indice dollar", qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence, reculait de 0,21% à la clôture de Wall Street.

PÉTROLE

La tendance du brut léger américain s'est retournée en séance après des données hebdomadaires de Bloomberg suggérant que les stocks US de brut sont en hausse, alors que le Brent est resté bien orienté dans la perspective d'une baisse de l'offre iranienne du fait des sanctions américaines.

MÉTAUX

Les tensions commerciales ont favorisé la baisse des cours du cuivre (-0,72%), dont la Chine est l'un des premiers consommateurs mondiaux.

ÉMERGENTS

Comme celui des matières premières, les marchés émergents souffrent des craintes de nouvelle escalade dans le conflit commercial USA-Chine: leur indice MSCI a cédé 1,15% et touché un nouveau plus bas de 13 mois, pénalisé notamment par la forte baisse des actions chinoises (-1,45% pour l'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale).

Les devises émergentes ont souffert aussi, notamment le peso argentin. Selon des analystes, l'intervention de la banque centrale du pays sur le marché des changes pourrait s'avérer moins efficace que prévu. Les traders attendent l'issue des négociations entamées la semaine dernière entre Buenos Aires et le Fonds monétaire international (FMI).

(Caroline Valetkevitch et Shreyashi Sanyal, Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)