À Paris, le CAC 40 perd 1,11% à 5.440,95 vers 10h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,32% et à Londres, le FTSE recule de 0,37%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,89%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1% et le Stoxx 600 0,87%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,5% à 0,6%.

Les indices européens avaient déjà fini la semaine en baisse vendredi après l'annonce par Washington de droits de douane de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations en provenance de Chine.

Pékin n'a pas tardé à riposter, en décidant d'imposer des tarifs douaniers de 25% sur 659 produits américains d'une valeur totale de 50 milliards de dollars.

"Les marchés d'actions baissent un peu partout parce que les investisseurs craignent de plus en plus une guerre commerciale", résume l'analyste David Madden (CMC Markets). "On assiste à l'escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Chine et aucun accord entre les deux ne se dessine. Aucun des deux ne veut céder et les investisseurs sont coincés au milieu".

En Europe, les secteurs les plus sensibles aux tensions commerciales sont délaissés. L'indice Stoxx de l'automobile abandonne ainsi 1,64%.

La chute la plus marquante du jour revient toutefois à Nexans qui décroche de 16,27% après un avertissement sur ses résultats 2018. Le fabricant de câbles anticipe désormais un recul de son Ebitda annuel, attendu stable jusqu'à présent.

Toujours à Paris, Engie recule de 3,74%, la plus forte baisse du CAC 40 et de l'Eurofirst 300, après avoir averti d'un impact d'environ 250 millions d'euros sur son résultat net récurrent de 2018 de l'arrêt prolongé de certaines centrales nucléaires de sa filiale belge Electrabel.

DRAGHI VA PARLER

A la baisse également, Pernod Ricard (-2,31%) est pénalisé par l'abaissement de la recommandation de RBC, qui se dit sceptique sur la capacité du groupe à augmenter sa rentabilité en dépit de la perspective d'une progression des ventes..

Le britannique Cobham (+5,31%, en tête du Stoxx 600), bénéficie à l'inverse d'un avis positif de Morgan Stanley.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent est reparti à la hausse pour repasser 74 dollars mais la prudence reste de mise à quatre jours de la réunion des pays de l'Opep et de plusieurs autres grands producteurs de brut, vendredi à Vienne, qui pourrait déboucher sur une modification de leur politique commune de production.

Le regain d'aversion au risque favorise un repli vers les actifs refuges comme les obligations souveraines, le yen ou encore l'or.

Le recul des rendements des emprunts d'Etat reste cependant limité. Celui des Treasuries à 10 ans perd ainsi un point de base à 2,915% après un pic à 3,01% la semaine dernière. Celui du Bund allemand de même échéance se stabilise autour de 0,4% après avoir reflué dans le sillage des annonces prudentes faites jeudi par la Banque centrale européenne (BCE).

Les investisseurs suivront de près les débats du Forum annuel de la BCE à Sintra, au Portugal, qui se tient jusqu'à mercredi. Ils espèrent obtenir plus de précisions sur l'arrêt projeté d'ici la fin de l'année du programme de rachats d'actifs de la banque centrale.

Le président de la BCE, Mario Draghi, s'exprimera à 19h00 GMT avant une nouvelle intervention prévue mardi à 08h00 GMT.

Sur le marché des changes, l'euro se stabilise autour de 1,1610 dollar après avoir perdu 1,35% sur l'ensemble de la semaine dernière.

Le dollar est de son côté pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence, se maintenant à proximité d'un pic de sept mois touché vendredi.

(Édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal