Pour trouver ces actions, je me suis concentré sur des ratios de rentabilité connus tels que les marges (brute, d’exploitation, d’EBIT, d’EBITDA, nette), le retour sur capitaux propres (Return on equity) et le retour sur actifs nets (Return on assets) pour constituer une note composite synthétisant la rentabilité des entreprises du S&P 500. 

Des marges élevées signalent bien souvent un avantage concurrentiel dans leur secteur d'activité, et donc une capacité à fixer leur prix générant des marges importantes. Ce qui est d’ailleurs le cas pour les entreprises présentées. 

Un fort ROE (Return on equity) signale une bonne allocation des ressources financières (venant notamment des actionnaires et associés) pour générer du cash. Il indique donc la capacité à générer du bénéfice avec l’argent investi. Il est calculé en divisant le résultat net par les capitaux propres. Son petit frère, le ROCE (Return on capital employed) prend en compte l'ensemble des sources de financement, dont l’endettement. Ici, nous nous concentrons sur des entreprises peu ou pas endettées, donc nous privilégions le ROE. 

Un ROA (return on assets) important est l'attribut d’une entreprise qui retire une rentabilité généreuse par rapport à ses ressources matérielles et financières. Ce taux de rendement de l’actif investi donne ainsi une idée de la façon dont l’entreprise utilise ses ressources pour générer des bénéfices. Il est calculé en divisant le résultat net par les actifs nets. Il est étroitement lié à la marge nette et la rotation des actifs mais insensible à l’effet de levier. Il faudra donc regarder de plus près l’endettement de l'entreprise (même si en l'espèce comme mentionné plus haut, nous avons de toute façon retenu uniquement des sociétés peu ou pas endettées)

Texas Instruments 

Texas Instruments fabrique et commercialise des semi-conducteurs et plus précisément des circuits analogiques (amplificateurs, circuits d’interface, convertisseurs de données, etc) et des processeurs (microprocesseurs, microcontrôleurs) destinés aux marchés de l’industrie, de l’automobile et de l’électronique. La société réalise plus de 70% de son chiffre d’affaires en Asie dont 50% en Chine. Récemment, ses activités ont été confrontées à des vents contraires dus à la pandémie de covid-19, à la guerre commerciale sino-américaine et à la pénurie de semi-conducteurs. Pour autant, Texas Instruments surpasse les attentes et sort victorieuse de ces turbulences, à son image, en réponse à 80 ans d’histoire exemplaires depuis sa création en 1941. 

Alors que le marché a connu une croissance plus lente de 2,5% depuis 2010, Texas a augmenté son chiffre d’affaires de 6,2% en moyenne sur cette même période (en effet, Texas a augmenté sa part de marché de 11% à 14% dans les processeurs embarquées et de 14% à 20% dans les puces analogiques) . Les révisions à la hausse constantes des analystes suggèrent une accélération de sa croissance pour les prochains exercices. Cette position de leader dans les puces analogiques et processeurs embarqués lui confère un avantage structurel sur le marché qui lui a permis de dégager des marges remarquables en 2020 : 64% de marge brute, 39% de marge nette. Le tout avec un ROE de 62% et un ROA de 30%. 

Mastercard 

Mastercard fait partie de ces actions que tout le monde connaît et que beaucoup ont dans leur portefeuille (celui avec les pièces de monnaie). Acteur majeur dans l’émission et la commercialisation de cartes de paiement, Mastercard s’organise autour de deux pôles : la vente de moyens de paiement (cartes de crédit, chèques voyages, etc) et les prestations de services (prestations de conseils et d'assistance, services d’informations, etc). Ses principaux marchés sont américain et européen. Les marchés asiatiques lui sont relativement opaques puisque d’autres acteurs (Alipay, WeChat Pay) et d’autres moyens de paiement lui sont préférés. 

Elle occupe une belle place au chaud dans le portefeuille côté de Warren Buffett à travers sa holding Berkshire Hathaway même si il lui préfère ses concurrentes American Express et Visa. Leur position dominante sur les marchés développés leur permet de tirer des marges copieuses. Mastercard a ainsi réalisé en 2020 75% de marge brute, 42% de marge nette pour un ROE de 104% et un ROA de 20%. Et cela devrait continuer dans les prochaines années. 

S&P Global 

S&P Global, anciennement McGraw Hill Financial, fournit des notations et des analyses de données aux marchés financiers, aux gouvernements et aux entreprises. Dans un monde où l’information se déplace en quelques millisecondes, la qualité et la rapidité des informations font la différence. S&P Global aide ses clients à prendre les bonnes décisions grâce à leurs évaluations, modèles analytiques, classements, indices et autres indicateurs de valorisation des prix. Elle est notamment connue comme la société à l’origine de l’indice S&P 500. S&P Global a récemment annoncé le lancement de nouveaux produits comme Marketplace qui fournira des solutions de données et Riskcasting qui utilise l’intelligence artificielle pour ajuster la pondération entre actions et obligations  en fonction des signaux du marché. 

Alors que la plupart des valeurs financières se sont fait chahuter en 2020, les entreprises de notation telles que Moody’s ou S&P Global ont traversé la crise comme si de rien n’était. Ces sociétés ne supportent pas de risque de crédit comme les banques et assurent un service indispensable aux marchés, ce qui leur permet d’obtenir des revenus réguliers, même en temps de crises. Son quasi-monopole sur certaines notations et la difficulté pour un nouvel entrant de pénétrer le marché lui permet de réaliser des marges gargantuesques, à l’image de 2020 : marge brute de 72%, marge nette de 31%, ROE de 423% et ROA de 20%. 

Source : Zonebourse 

Evolution de ces trois valeurs comparé au S&P 500 sur 10 ans : 

Source : Zonebourse 

Evolution de ces trois valeurs comparé au S&P 500 sur 1 an : 

Source : Zonebourse