PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse pour la première séance de 2021 et les Bourses européennes progressent à mi-séance, profitant de l'optimisme dominant sur les débuts de la vaccination contre le coronavirus dans le monde, qui nourrit les espoirs de reprise économique et permet aux investisseurs de voir au-delà des signes de résurgence de la pandémie dans plusieurs pays.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais suggèrent une progression de 0,5% à 0,6% pour le Dow Jones, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq, qui devraient ainsi débuter l'année sur des records.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,7% à 5.645,93 points vers 11h50 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 2,75% et à Francfort, le Dax avance de 1,31%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,47%, le FTSEurofirst 300 de 1,63% et le Stoxx 600 de 1,65%, au plus haut depuis le 26 février dernier.

Leur progression a permis à l'indice mondial MSCI d'inscrire un plus haut historique.

Si le début de la campagne de vaccination contre le COVID-19 suscite de vives critiques en France en raison de sa lenteur, il alimente, à l'échelle mondiale, l'espoir d'un retour progressif à la normale cette année, condition indispensable au rebond de l'activité économique et à l'amélioration des résultats financiers des entreprises cotées.

La Grande-Bretagne a notamment lancé le déploiement du vaccin d'AstraZeneca et de l'université d'Oxford, le troisième à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché.

L'espoir suscité par la vaccination l'emporte ainsi largement sur l'accélération des nouvelles contaminations dans plusieurs pays, qui ont conduit certains à adopter ou envisager de nouvelles mesures de restriction.

"Nous continuons de croire que les actions disposent d'une marge supplémentaire de progression en 2021 avec l'élan donné par les soutiens monétaires et budgétaires et nous anticipons une croissance importante des bénéfices avec la reprise de l'économie mondiale", expliquent ainsi les stratèges d'UBS Global Wealth Management dans leur première note de l'année.

La faiblesse des taux d'intérêt assure en outre un avantage comparatif durable aux actions par rapport aux obligations et aux liquidités, ajoutent-ils.

Les premiers indicateurs économiques de l'année sont par ailleurs encourageants: les indices PMI manufacturiers d'IHS Markit en Europe confirment l'amélioration de l'activité dans le secteur, celui de la zone euro, à 55,2, s'inscrivant au plus haut depuis mai 2018.

VALEURS EN EUROPE

Tous les grands secteurs de la cote européenne ont débuté l'année dans le vert et parmi les plus fortes hausses figurent les compartiments jugés les plus à même de profiter d'une reprise de la demande: celui des matières premières gagne 4,42%, celui du transport et du tourisme 3,71% et celui de la construction 2,51%.

Les groupes miniers Rio Tinto et BHP s'adjugent respectivement 5,65% et 5,77% à Londres. Quant au tour-opérateur TUI, il bondit de 8,05% après les déclarations à un journal allemand de l'un de ses dirigeants qui dit croire à une saison estivale "presque normale".

A Paris, Airbus bondit de 4,13%, la meilleure performance du CAC 40, après les informations de Bloomberg selon lesquelles le groupe a livré autour de 560 avions en 2020.

PSA prend 2,46% et Fiat Chrysler Automobiles 2,09% après le feu vert des actionnaires du français à leur fusion.

A Londres, Entain, maison mère de l'enseigne de paris Ladbrokes, s'envole de 28,06% après avoir reçu de l'américain MGM Resorts une offre de rachat de 11 milliards de dollars (8,95 milliards d'euros), qu'il juge insuffisante.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro reculent d'environ trois points de base, à -0,606% pour le Bund allemand à dix ans et -0,3727% pour l'OAT française de même échéance.

Le rendement à dix ans américain, lui, progresse au contraire de deux points à 0,9248%, effaçant ses pertes de jeudi dernier.

CHANGES L'appétit pour les actifs risqués qui marque cette première séance de l'année fait reculer le dollar non loin de ses plus bas niveau de la mi-2018: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence perd 0,52% et l'euro prend plus de 1%, tout près de 1,23.

Autre bénéficiaire de la faiblesse de la monnaie américaine, le yuan chinois s'apprécie de 1,01%, au plus haut depuis deux ans et demi, malgré la décélération de la croissance manufacturière en Chine reflétée par la baisse de l'indice PMI Caixin/Markit.

La livre sterling sous-performe face au dollar et recule contre l'euro, conséquence de prises de bénéfice après le mouvement de hausse qui avait salué l'accord entre Londres et Bruxelles sur l'après-Brexit.

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite de la perspective d'un plafonnement prolongé de la production de l'Opep et de ses alliés en février malgré l'espoir de voir les campagnes de vaccination favoriser la reprise de la demande mondiale.

Le Brent gagne 1,58% à 52,62 dollars le baril après avoir atteint, à 53,33, son plus haut niveau depuis mars dernier, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,01% à 49,01 dollars.

(Marc Angrand)