par Kevin Plumberg

On note toutefois que le yen a poursuivi sa progression face à l'euro et au dollar et que l'or a conservé toute sa vigueur, signes que les investisseurs restent prudents et qu'ils ne sont pas pressés de faire leur retour sur des marchés jugés risqués.

La Bourse de Tokyo, qui avait plongé de 24% la semaine dernière était fermée lundi, mais cela n'a pas empêché les autres places financières asiatiques de rebondir, à l'exception de celle de Taïwan.

Le S&P ASX 200 australien a clôturé en hausse de 5,55%, mettant un terme à une série de trois baisses consécutives, les marchés saluant la décision du gouvernement de garantir l'intégralité des dépôts bancaires. Ce rebond est le plus spectaculaire depuis octobre 1997.

Le Korea Composite Stock Price Index a terminé sur une hausse de 3,8%, emmené par les bancaires et par les exportatrices.

Vers 6h30 GMT, le Hang Seng rebondissait de 4,66%, à la faveur de la nette remontée des valeurs financières cotées sur l'indice de Hong Kong.

En Inde également, l'heure était au regain d'optimisme puisque le principal indice boursier du sous-continent, le Sensex, s'adjugeait 6,1% à 6h35 GMT.

Seule exception, la Bourse de Taïwan, qui a clôturé à un plus bas de cinq ans. Le Taiex a terminé la séance en baisse de 2,15%, mais ses pertes ont été limitées grâce à l'extension de l'interdiction des ventes à découvert et par l'édiction de nouvelles règles qui empêchent le cours des actions de perdre plus de 3,5% en l'espace d'une séance.

Certains analystes estiment qu'il convient de rester prudent et déconseillent d'investir massivement sur les marchés émergents.

Jennifer Tay, de Citi Private Bank, explique qu'elle conseille surtout à ses clients de rester positionnés sur les valeurs défensives telles que la protection santé, les groupes de services aux collectivités et les infrastructures.

D'autres estiment que le rebond amorcé lundi ne doit pas faire oublier que les différents plans de sauvetage présentés ce week-end, mais également la semaine dernière, auront un coût qui finira par se faire ressentir.

"Le retournement palpable de ce matin (lundi) doit être accompagné d'avertissements. Le fait que les gouvernements tentent de se substituer aux banques dans leur rôle d'intermédiaire sur les crédits aura des conséquences", souligne Brett Williams, analyste crédit chez BNP Paribas à Hong Kong.

Par ailleurs, les transactions sur le MICEX et le RTS à la Bourse de Moscou, suspendues vendredi sur ordre de l'autorité russe de régulation des marchés, reprendront lundi.

Version française Nicolas Delame