L'annonce par Pfizer d'une percée notable dans l'élaboration d'un vaccin contre la Covid-19, développé avec la firme allemande, BioNtech, a donné un coup de fouet au marchés actions du monde entier. La perspective d'une sortie de la crise sanitaire que nous subissons depuis plusieurs mois se concrétise enfin, observe Benoit Peloille, stratégiste-gérant chez Vega Investment Managers. Avec la perspective d'un vaccin crédible, c'est la majeure partie de l'appareil productif qui reprend espoir, explique-t-il.

Effectivement, grâce à une protection efficace contre le virus, il apparaît désormais possible de lever une bonne partie des innombrables contraintes imposées au niveau mondial, de renouer avec des déplacements libres, de débloquer l'épargne forcée des ménages accumulée depuis des mois et enfin de pouvoir recréer une bonne partie des emplois perdus.

Au-delà de la hausse des marchés actions, la rotation sectorielle qui a suivi l'annonce du vaccin a été particulièrement violente.

Si le stratégiste estime qu'une correction partielle de la prime des secteurs de croissance, en premier lieu la technologie, est légitime, jouer une normalisation totale de cette prime lui semble prématuré.

Il s'explique : "La crise sanitaire que nous vivons depuis des mois ne constitue pas un évènement ponctuel qui entraîne simplement un report de consommation et d'investissement.  Malheureusement, la croissance perdue ne pourra pas être totalement rattrapée et cette année 2020 laissera des traces pour l'économie mondiale qui ressort fragilisée et endettée".

Par ailleurs, Benoit Peloille rappelle que la crise sanitaire a surtout eu pour effet de renforcer des tendances déjà à l'œuvre, précipitant le monde dans la digitalisation nécessaire de l'économie (télétravail, e-commerce, robotisation, intelligence artificielle, fintech…).

Dans cadre assure le stratégiste, au-delà de la correction des excès des derniers mois, les déterminants de la surperformance des valeurs de croissance et en particulier des valeurs technologiques restent pertinents.

La croissance prendra du temps pour renouer avec les niveaux d'avant crise, les banques centrales restent mobilisées et déterminées à maintenir un environnement accommodant et les tendances structurelles sous-jacentes ont peu de chances de disparaître avec le virus.