Les banques sont l'un des secteurs les plus touchés par la vague vendeuse déferlant sur les Bourses européennes. BNP Paribas chute de 8,93%, Deutsche Bank de 11,61%, Unicredit de 12,55%, Santander de 8,57% et HSBC, de 5,12%. Elles souffrent du recul du rendement des emprunts d'Etats les plus sûrs dans un contexte de forte aversion pour le risque alimenté par la propagation du coronavirus à travers le monde et la chute des cours du pétrole. Le rendement du 10 ans allemand évolue proche de son plus bas historique à -0,84%, après avoir touché -0,82% en début de séance.

La pression s'exerçant sur les rendements reflète les craintes des investisseurs à propos de la dégradation de la situation économique alors que l'épidémie de coronavirus se transforme en pandémie.

Credit Suisse rappelle que dans un tel scénario, il existe trois risques principaux pour les banques en matière de résultats. Le premier concerne l'impact négatif de la baisse des taux sur leurs revenus. En moyenne, un recul de 100 points de base se traduirait par un recul de 4% du produit net bancaire.

Le deuxième risque est lié à la baisse des marchés, qui devrait entraîner une baisse des encours pour les gestionnaires d'actifs et la gestion privée. Au sein de leurs activités de banque d'investissement, la volatilité des marchés handicape les émissions de dette ou d'actions. En revanche, leurs activités de courtage actions, taux et matières premières pourraient bénéficier de la volatilité. Le dernier risque est celui d'une hausse des créances douteuses.

L'analyste souligne que la valorisation actuelle des banques de la zone euro est inférieure à son niveau de la crise financière de 2008 et à celui de la zone euro en 2012. Elles se traitent en moyenne sur un ratio prix sur fonds propres tangibles de 0,66. Or depuis, les banques ont nettement renforcé leur bilan et sont bien mieux à mêmes de résister à une dégradation du contexte économique.

Credit Suisse considère que les trois principaux risques sont en grande partie intégrés dans les cours.