Le Nasdaq a connu neuf années de hausse interrompue avec des scores historiques. 450% de gain moyen pour les composants de l’indice américain, avec des locomotives (GAFA) qui enregistrent pour certaines des avancées à quatre chiffres. La course aux capitalisations historiques s’est engagée entre les cinq plus chères sociétés au monde et les intervenants ont largement profité des performances de Microsoft, Apple, Alphabet, Facebook et Amazon.  Ils recherchaient à investir sur des valeurs de croissance dans une conjoncture mondiale où les taux de croissance affichaient peu de dynamisme. La surperformance passait, par conséquent, par l’acquisition de ces dossiers. Plus ces titres gagnaient de la valeur, plus les gérants étaient dans l’obligation d’investir, pour ne pas se faire décrocher de leur benchmark.

Ces sociétés, leaders de la nouvelle économie, ont subi un fort repli, certes loin d’un krach mais avec un écart rarement vu depuis des mois (- 4% perdu en deux séances). Ce repli caractérisé par la rapidité et la soudaineté marque incontestablement une rupture dans l’avancée sans stress du secteur technologique. Les ETFs avec leurs encours historiques ont certainement du participer à ce premier repli d’envergure avec des dégagements soudains. Certains gérants « initiés » ont pu s’appuyer sur les critères évolutifs sur le marché comme des cessions d’actions d’« insiders » (ex : dirigeants d’entreprises), une réduction des opérations de rachats de titres et le ralentissement des fusions acquisitions.

Le niveau de valorisation deviendrait tel que les investisseurs «  smart money », représentant les mieux informés du marché, commenceraient à alléger leurs positions.

Avec des conditions financières relâchées, le rétablissement de l’activité économique et des profits des sociétés se sont redressés depuis 8 ans. Le marché des actions américaines a monté quand la Fed fortifiait ses achats d’actifs et connu des corrections quand ses achats s’estompaient. Cette corrélation valable depuis 2009 a disparu depuis plus d’un an. La valorisation des marchés, dans un contexte de normalisation de politique monétaire en cours (FED) ou à venir (BCE), devrait prochainement connaître une phase de réflexion légitime de la part des investisseurs.

Pour autant, cette première réaction soudaine est-elle annonciatrice d’un arbitrage sectoriel significatif ou est-elle précurseur d’une consolidation légitime plus profonde du marché ?

Les entreprises pourront certainement y répondre par leur pouvoir à faire progresser leur capacité bénéficiaire ou non.

Le Nasdaq 100 voit sa configuration se fragiliser et pourrait atteindre les cibles 1 (5570 points)
et 2 (5500 points) lors d'une phase de consolidation plus affirmée.