Londres (awp/afp) - Les ventes au détail au Royaume-Uni ont progressé de 0,3% en août sur un mois, ralentissant le rythme par rapport à juillet en raison d'un essoufflement des achats alimentaires et de vêtements, a annoncé jeudi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Cette hausse est une surprise pour les économistes interrogés par Bloomberg qui tablaient sur un repli de 0,2%. L'ONS a par ailleurs révisé en hausse le chiffre pour juillet, à +0,9% contre +0,7% précédemment.

"Les ventes au détail sont restées solides au cours des trois mois à fin août", bénéficiant sur la période d'une météo favorable qui a encouragé les ménages à ouvrir leurs portefeuilles, souligne Rhian Murphy, statisticien à l'ONS.

Toutefois "les chiffres pour le mois d'août sont plus contrastés", remarque-t-il, du fait d'un repli des ventes dans l'alimentaire et l'habillement, après un début d'été particulièrement bons grâce à la coupe du monde de football et au beau temps. Les ventes dans les magasins alimentaires ont baissé de 0,6% et celle dans les enseignes de vêtements de 1,9%.

Les ventes au détail sont parvenues à progresser dans l'ensemble grâce au rebond dans les biens pour la maison, alors que les dépenses en carburant se sont stabilisées après leur fort recul de juillet.

Par ailleurs, les ventes sur internet ont poursuivi leur essor en atteignant une proportion record de 18,2%, portées par le dynamisme des achats réalisés sur les sites des grands magasins.

Il s'agit d'une bonne nouvelle pour ces derniers, qui subissent par ailleurs de plein fouet une baisse de leur fréquentation physique, associée à une hausse des loyers et des gestions parfois incertaines, comme le montre notamment les difficultés de Debenhams et la faillite de House of Fraser, racheté par l'enseigne Sports Direct.

"Cette année, les nouvelles avaient été négatives jusqu'à présent concernant le commerce de centre-ville et ces chiffres de ventes au détail vont lui redonner du tonus", selon David Cheetham, analyste chez XTB.

La publication témoigne en outre de la bonne tenue de la consommation des ménages au troisième trimestre, ce qui est de bon augure pour la croissance britannique qui accélère ces derniers mois après un coup de mou en début d'année.

Les économistes se gardent toutefois de tout optimisme et continuent de prévoir un ralentissement de l'économie en 2018, notamment en raison du flou entourant l'issue des discussions sur le Brexit.

afp/lk