BEYROUTH, 26 septembre (Reuters) - Le Premier ministre libanais désigné a démissionné samedi après avoir échoué à former un nouveau gouvernement malgré les pressions françaises sur les dirigeants du pays afin qu'ils constituent une alliance pour tenter de le sortir de la crise.

Mustapha Adib a déclaré qu'il renonçait à "la tâche de former le gouvernement" à la suite d'une réunion avec le président Michel Aoun, après environ un mois d'efforts qui se sont heurté à d'importantes difficultés.

Alors qu'Emmanuel Macron leur avait fixé la date du 15 septembre pour s'entendre, les partis politiques libanais n'ont toujours pas réussi à s'accorder sur la composition d'un nouveau gouvernement en raison notamment de l'insistance du Hezbollah et de ses alliés du mouvement chiite Amal à obtenir le ministère des Finances.

Mustapha Adib, ancien ambassadeur à Berlin, avait été désigné le 31 août. Il avait depuis tenté de former un gouvernement de spécialistes dans un pays où le pouvoir est partagé entre musulmans et chrétiens et où les alliances politiques ont tendance à suivre des critères confessionnels .

Le dirigeant a en particulier échoué à trouver un ministre des Finances, poste clé dans l'élaboration d'un programme pour sortir le Liban d'une crise économique profonde, due notamment à une dette colossale et à une dévaluation de sa monnaie.

La première tâche du gouvernement aurait été de relancer les négociations avec le Fonds monétaire international sur un plan de sauvetage vital, bloquées cette année.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré mercredi que le Liban n'obtiendrait pas d'aide internationale s'il ne mettait pas en place les réformes gouvernementales dont il a besoin pour se redresser.

La France avait auparavant apporté son soutien à une proposition de l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, prônant la nomination d'un chiite sans étiquette au ministère des Finances.

La classe politique libanaise, lors de la deuxième visite effectuée par le président français Emmanuel Macron à Beyrouth à la suite de l'explosion catastrophique survenue sur le port de la capitale, s'était engagée le 1er septembre dernier à former dans les quinze jours un "gouvernement de mission", un objectif qui n'a toujours pas été atteint. (Bureau de Beyrouth, version française Benjamin Mallet)