BEYROUTH, 18 janvier (Reuters) - Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau samedi à Beyrouth lors d'affrontements avec des manifestants munis de branches d'arbres et de panneaux de signalisation non loin du Parlement libanais.

Des témoins ont dit avoir vu de jeunes hommes lancer des pierres et des pots de fleurs en direction la police anti-émeute, tandis que les manifestants tentaient d'accéder à un quartier barricadé où se trouve le Parlement.

Des centaines de manifestants ont défilé dans d'autres parties de la capitale. "Si les gens ont faim, ils mangeront leurs dirigeants", pouvait-on lire sur une grande banderole.

Toujours à Beyrouth, un incendie s'est déclaré dans un campement de protestataires installé dans le centre-ville.

Après une accalmie dans les manifestations survenues en octobre pour protester contre la situation économique, les gens sont de nouveau descendus dans les rues cette semaine pour dénoncer leurs dirigeants, jugés responsables d'avoir plongé le pays dans sa pire crise économique depuis des décennies.

Ces derniers jours, des policiers armés de matraques et de grenades lacrymogènes ont blessé des dizaines de protestataires, des actions dénoncées par des organisations de défense des droits de l'homme.

La colère est particulièrement vive à l'égard des banques - qui ont limité l'accès des Libanais à leur épargne - et les manifestants s'en sont pris à des façades d'établissements et des distributeurs automatiques de billets.

Les troubles ont contraint le Premier ministre Saad al-Hariri à démissionner en octobre. La classe dirigeante n'a depuis lors pas réussi à se mettre d'accord sur la formation d'un nouveau gouvernement ni sur le contenu d'un plan de sauvetage.

La livre libanaise a perdu près de la moitié de sa valeur et la pénurie de dollars a fait grimper les prix. (Ellen Francis, version française Elizabeth Pineau)