(actualisé avec vote de confiance)

BEYROUTH, 11 février (Reuters) - Les forces de sécurité libanaises ont recouru à des gaz lacrymogènes et au canon à eau mardi à Beyrouth pour disperser des manifestants bloquant l'accès au Parlement, avant un vote de confiance sur le programme du gouvernement du nouveau Premier ministre Hassan Diab.

Les parlementaires ont approuvé en fin de journée la déclaration de politique générale du gouvernement selon laquelle des "mesures douloureuses" seront nécessaires pour faire face à une crise financière ayant conduit la livre libanaise à perdre un tiers de sa valeur et contraint les banques à restreindre sévèrement l'accès aux dépôts.

Alors que les forces de sécurité bloquaient toutes les voies d'accès au Parlement barricadé, des centaines de manifestants, rassemblés depuis les premières heures de mardi dans le centre de Beyrouth pour tenter d'entraver le vote, ont lancé des pierres dans leur direction.

Les manifestants ont également jeté des oeufs et de la peinture au passage des voitures des parlementaires et des ministres, certains d'entre eux tentant de briser les vitres teintées des véhicules.

Le Liban est l'un des pays les plus lourdement endettés du monde. Sa situation économique s'est encore aggravée ces derniers mois en raison d'un ralentissement des flux de capitaux en provenance de l'étranger qui a entraîné une crise de liquidités, alimentant le mouvement de contestation et de remise en cause des élites accusées de corruption qui a émergé en octobre dernier.

Selon le quotidien libanais An-Nahar et une source gouvernementale, le président du Parlement, Nabih Berri, a déclaré que le Liban devrait demander une aide technique au Fonds monétaire international (FMI) afin de décider d'honorer ou non le remboursement de dettes arrivant à échéance le 9 mars.

Nabih Berri a cependant précisé que les Libanais ne pourraient pas supporter les conditions que le FMI avait imposées à la Grèce et à l'Argentine en contrepartie de son aide financière.

Selon lui, le Liban doit profiter du temps restant jusqu'au 9 mars pour faire savoir à l'étranger et "en particulier aux Américains" que le pays a besoin d'une assistance technique du FMI via un plan d'aide.

Le président du Parlement est une figure influente de la politique libanaise et plusieurs ministres du nouveau gouvernement - dont le ministre des Finances - sont issus des rangs de son mouvement chiite Amal. (Tom Perry, Samia Nakhoul et Ellen Francis; version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)