Asuncion (awp/afp) - Les pourparlers entre l'Union européenne (UE) et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) pour finaliser un accord de libre-échange vont reprendre cette semaine à Asuncion.

La précédente ronde de négociations, conclue le 9 février à Bruxelles, n'avait pas permis de parvenir à un compromis, butant notamment sur les exportations de viande de boeuf de l'Amérique du sud vers la France.

Les deux blocs ont programmé deux semaines de négociations dans la capitale du Paraguay, qui préside actuellement le Mercosur, à partir de mercredi.

"Il y a encore des questions sensibles à résoudre", a averti le chef de la diplomatie paraguayenne Eladio Loizaga. D'après lui, la viande bovine ne serait plus un obstacle si l'UE augmente les quotas de viande.

L'UE a signalé être éventuellement prête à de nouvelles concessions en matière agricole, notamment à ouvrir son marché intérieur à 99.000 tonnes de viande bovine sud-américaine, contre 70.000 tonnes évoquées jusqu'ici, selon plusieurs sources.

Les agriculteurs européens, notamment français, redoutent la concurrence sud-américaine aux coûts de production inférieurs et dénoncent des cahiers des charges sanitaires différents.

Lundi, des agriculteurs se sont rassemblés à Châlons-en-Champagne (nord-est) pour dénoncer les risques de l'importation de viande bovine.

"L'agriculture et les agriculteurs sont en difficulté. On peut vendre du service, de l'automobile, des Airbus, mais il est hors de question que l'agriculture soit la variable d'ajustement" des négociations, a déclaré à l'AFP Hervé Lapie, président de la FDSEA départementale.

"Malbouffe importée pas question !", était-il écrit sur une banderole accrochée sur un tracteur.

"Dans les pays du Mercosur il n'y a pas de traçabilité, on utilise des hormones, des activateurs de croissance, de l'alimentation avec des OGM (...) Tous ces critères-là sont des critères de distorsion de concurrence", a-t-il ajouté.

Une série de manifestations est prévue cette semaine dans toute la France, dont une grande action nationale mercredi.

Après près de deux décennies de stagnation, les discussions sur l'accord UE-Mercosur se sont accélérées en 2017, dans un contexte favorisé par le vide laissé par les Etats-Unis depuis l'arrivée à la Maison Blanche du protectionniste Donald Trump.

La Commission européenne est déterminée à obtenir un accord, au moins politique, début 2018, avant les élections présidentielles au Brésil prévues en octobre.

Les réunions préparatoires ont débuté lundi à Asuncion, mais les négociations officielles commenceront que mercredi, en présence de la négociatrice en chef de l'UE, l'Italienne Sandra Gallina.

afp/rp