BENGHAZI, Libye/LE CAIRE, 12 février (Reuters) - Les forces du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôlent l'est de la Libye, n'autorisent plus les Nations unies à utiliser le seul aéroport de Tripoli encore en état de fonctionnement, a déclaré mercredi un de leurs porte-parole.

L'Onu va devoir utiliser d'autres aérodromes, comme celui de Misrata, car l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar ne peut pas garantir la sécurité des avions à l'aéroport Mitiga de Tripoli que la Turquie a transformé en base militaire, a dit ce porte-parole, Ahmed Mismari, à la presse à Benghazi, grande ville de l'Est libyen.

L'ANL cherche en vain depuis avril dernier à s'emparer de Tripoli, où siège le gouvernement d'entente nationale de Fayez al Sarraj reconnu par la communauté internationale.

Elle dispose pourtant de la supériorité aérienne grâce à des drones de combat fournis par les Emirats arabes unis, qui couvrent l'ensemble du territoire libyen via des liaisons par satellite, selon un rapport de l'Onu publié en novembre.

La Turquie, qui soutient pour sa part le gouvernement d'entente nationale, a fourni des drones à Tripoli et des systèmes perfectionnés de défense anti-aérienne pour la capitale.

Mercredi, l'Onu a averti que les restrictions de vol imposées par l'ANL entravaient les efforts humanitaires et sa médiation pour la Libye, plongée dans le chaos depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011.

La mission de l'Onu en Libye (UNSMIL) a ainsi déclaré que, au cours des trois dernières semaines, les forces du maréchal Haftar avaient empêché à plusieurs reprises des vols de l'Onu de décoller ou d'atterrir.

D'après une source humanitaire, les forces d'Haftar imposent de fait une "zone d'exclusion aérienne" à Tripoli et la crainte est que des vols de l'Onu puissent être pris pour cibles. (Omar Fahmy, Ulf Laessing, Ayman al-Warfalli et Emma Farge version française Bertrand Boucey)