"Il est temps pour les investisseurs de repenser leur allocation en actions européennes", clame Didier Rabattu, directeur Actions Monde chez Lombard Odier Investment Managers, dans son dernier commentaire de marché. Pour lui, cette classe d'actifs offre une opportunité d'investissement grandissante dans un contexte de nette amélioration macroéconomique et de baisse du risque politique.

"Le retour de la croissance européenne, l'amélioration du climat des affaires et la politique monétaire accommodante sont les indicateurs d'une dynamique positive pour l'investissement et ne sont pas encore pris en compte dans les valorisations toujours attrayantes des actions européennes", assure Didier Rabattu.

A l'inverse, ce qui renforce encore le cas d'investissement des actions européennes, les actions américaines sont jugées surévaluées. "Alors que les solides fondamentaux et la croissance ne sont toujours pas valorisés dans les actions européennes, les investisseurs appliquent toujours une prime de risque actions élevée en Europe, par comparaison avec les Etats-Unis. Ils acceptent aujourd'hui de payer une prime de 4% pour détenir des actions américaines, par contraste avec les 7% appliqués aux actions européennes. Cet écart s'est élargi après la crise de la dette souveraine en Europe et n'a pas été refermé depuis", explique le directeur Actions Monde chez Lombard Odier IM.
Dans ce contexte, les sociétés qui ont un modèle économique stable et offrent une résistance dans un environnement économique changeant offrent les meilleures opportunités en Europe, assure Lombard Odier IM. Certains secteurs bénéficiant de la demande domestique se comporteront particulièrement bien, de son point de vue. Cela inclut le secteur des services professionnels et celui de la consommation discrétionnaire, qui balaie un large spectre allant de l'automobile au textile en passant par le luxe.

De plus, le gestionnaire d'actifs pense que les entreprises générant une performance économique structurellement supérieure au coût de leur capital vont surperformer à mesure que la prime de risque va décroître en Europe continentale.

Enfin, Lombard Odier IM souligne que les marchés européens hébergent plus d'entreprises exposées aux marchés émergents qu'aux États-Unis, ce qui offre un avantage indirect. "Comme l'Europe, certaines des principales économies émergentes se reprennent fortement, particulièrement dans les secteurs à dominante domestiques qui bénéficient de la reprise cyclique", rappelle son directeur Actions Monde.