Lombard Odier table sur une reprise modérée de l'économie mondiale en 2019. Dans son dernier bulletin, Stéphane Monier, responsable des investissements, estime qu'en dépit de l'inversion historique des tendances commerciales, les États-Unis et la Chine finiront par trouver un compromis et qu'une solution sera apportée aux difficultés endurées par le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit, lorsque le pays devra s'attaquer aux détails de sa future relation avec son plus grand partenaire commercial.

La décision prise en janvier par la Réserve fédérale américaine de suspendre son processus de resserrement monétaire a suivi une période de volatilité accrue sur les marchés et une diminution des pressions inflationnistes, observe Stéphane Monier.

Ce dernier ne pense cependant pas qu'il faille voir là la fin du cycle de hausses des taux d'intérêt. Des données économiques robustes pourraient accroître la possibilité d'un nouveau relèvement plus tard dans l'année.

Au cours des six derniers mois, les marchés américains ont surperformé ceux du reste du monde. Lombard Odier maintient sa prévision d'un dollar qui s'affaiblira lentement par rapport aux principales devises, à mesure que les mesures de relance fiscale octroyées aux États-Unis disparaîtront et que les déficits budgétaire et courant augmenteront.

Plus le dollar baissera, plus l'écart de performance économique entre les États-Unis et le reste du monde devrait se réduire, souligne le spécialiste.

Dans la zone euro, l'annonce faite par la Banque centrale européenne (BCE) intègre un maintien des taux directeurs en 2019 et une baisse des prévisions de croissance du PIB, poursuit Stéphane Monier. Selon lui, il s'agit essentiellement de la conséquence du protectionnisme commercial.

En effet explique-t-il, une BCE plus accommodante mettra un frein au renforcement de l'euro par rapport au dollar, afin de maintenir la compétitivité de la monnaie commune à l'exportation.

En termes simples, si l'environnement commercial devait s'améliorer, la Chine et l'UE en seraient les principaux bénéficiaires.

Dans ce contexte,  Lombard Odier a progressivement réduit le risque des portefeuilles, en transférant l'exposition aux marchés émergents des actions vers la dette locale, et tiré parti des stratégies de portage en investissant une part de la poche trésorerie dans le crédit.