Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres a terminé en forte baisse de 2,01% vendredi, plombée par les craintes sur la croissance de la zone euro et la fermeté de la livre après la validation par l'UE d'un report du Brexit.

A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 147,72 points, à 7.207,59 points. Sur la semaine écoulée, il a cédé 0,29%.

Le marché britannique a souffert lors de cette dernière séance de la semaine, inquiet, comme ses homologues européens, après des chiffres préoccupants sur la croissance en zone euro, notamment un plongeon de l'indice PMI concernant l'activité du secteur privé en Allemagne.

"Une série de statistiques européennes plus mauvaises que prévu a sonné l'alarme non seulement pour la zone euro mais aussi pour l'économie mondiale en apportant de nouvelles preuves du ralentissement de la croissance à travers le monde", souligne David Cheetham, analyste chez XTB.

La place londonienne a, dans le même temps, dû composer avec une hausse de la livre, au lendemain d'un sommet européen au cours duquel l'UE a accordé à Londres un report du Brexit, fixant désormais au 12 avril la date fatidique, au lieu du 29 mars prévu initialement.

Toutefois, si les députés votent en faveur de l'accord de divorce la semaine prochaine, la date du Brexit sera reportée jusqu'au 22 mai.

Les investisseurs ont considéré que ce report éloignait au moins provisoirement les risques d'un Brexit sans accord.

La date du 12 avril "semble être une tentative pour gagner du temps et éviter un Brexit sans accord par accident", relève M. Cheetham.

La hausse de la livre a pesé sur les multinationales cotées à Londres, en réduisant mécaniquement la valeur des résultats qu'elles réalisent dans d'autres devises une fois convertis en monnaie britannique.

Parmi les valeurs sensibles à l'évolution de la livre, le fabricant de spiritueux Diageo a perdu 1,70% à 3.085,50 pence, le cigarettier British American Tobacco 2,94% à 3.086,50 pence et le groupe de produits d'hygiène et de santé Reckitt Benckiser 1,99% à 6.408 pence.

Par ailleurs, les titres les plus exposés à l'économie britannique ont résisté, alors que le risque d'un Brexit sans accord, scénario le plus dangereux pour l'activité, s'éloignait. Le groupe de BTP Barratt Developments a gagné 0,27% à 586,40 pence, son concurrent Berkeley n'a cédé que 0,42% à 3.780 pence et la banque RBS que 0,28% à 248,20 pence.

Les valeurs pétrolières ont tiré le marché vers le bas après avoir profité récemment de la nette hausse des prix du baril. BP a lâché 2,08% à 552,10 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 2,71% à 2.406 pence.

Le groupe d'ingénierie Smiths Group (-0,90% à 1.431,50 pence) a annoncé vouloir se séparer de son activité médicale avec pour objectif de vouloir la coter en Bourse séparément.

Enfin, les secteur considérés comme risqués ont fait les frais de la frilosité du marché, à l'image des valeurs financières. L'assureur Aviva a cédé 3,44% à 409,90 pence et la banque HSBC 2,70% à 613 pence.

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