LONDRES, 6 juillet (Reuters) - Londres publiera lundi la liste des premiers ressortissants étrangers à faire face à un gel des avoirs et à une interdiction de visa pour violations présumées des droits de l'homme dans le cadre d'un nouveau régime de sanctions post-Brexit inspiré de la loi Magnitski (Magnitsky Act) adoptée par le Congrès américain en 2012.

Le ministre des affaires étrangères Dominic Raab a plaidé pour un régime de sanctions strictes propre au Royaume-Uni, souhaitant ainsi faire du Royaume-Uni un pays en pointe dans la défense des droits de l'homme.

"A partir d'aujourd'hui, le Royaume-Uni disposera de nouveaux pouvoirs pour empêcher les personnes impliquées dans de graves violations des droits de l'homme d'entrer au Royaume-Uni, de faire circuler de l'argent par nos banques et de tirer profit de notre économie", a déclaré le secrétaire au Foreign Office dans un communiqué.

Les États-Unis ont adopté en 2012 la loi Magnitski, en vertu de laquelle ils ont imposé des gels d'actifs et des interdictions de visa à des fonctionnaires russes impliqués dans le décès de Sergueï Magnitski, un avocat russe arrêté en 2008 après avoir dévoilé une vaste fraude fiscale impliquant des fonctionnaires.

Sergueï Magnitski est mort dans une prison de Moscou en 2009 après s'être plaint de mauvais traitements.

Également appelé le "Magnitsky amendment", le cadre de sanctions britanniques ne vise pas spécifiquement les Russes, mais intervient sur fond de tensions récurrentes entre le Royaume-Uni et la Russie depuis la tentative d'assassinat de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal en Angleterre à l'aide d'un poison neurotoxique en mars 2018. (Elizabeth Piper; version française Laura Marchioro, édité par Jean-Stéphane Brosse)