Richard Woolnough, gérant des fonds M&G (Lux) Optimal Income reste globalement positif sur les perspectives de l'économie mondiale et sur les spreads des obligations d'entreprises. Le gérant et son équipe ne pensent donc pas qu'une récession soit sur le point d'arriver. la société de gestion a cependant quelque peu réduit le niveau de risque du portefeuille au cours des dernières semaines à la suite de la solide performance qui a rendu les spreads des obligations d'entreprises un peu moins attractifs qu'en début de l'année.

Pour autant, M&G Investments préfères actuellement les obligations d'entreprises aux emprunts d'État, et ce pour différentes raisons.

La première a trait à l'activité du marché primaire : des changements importants dans la dynamique de l'offre sont attendus à l'avenir. L'émission d'emprunts d'État devrait considérablement augmenter à mesure que le déficit budgétaire américain se creuse sous la présidence Trump, alors que la récente période de forte activité dans le domaine des fusions-acquisitions (financées par l'émission de quantités substantielles de dette) touche à sa fin.

La deuxième raison, explique Richard Woolnough, tient à l'essor des obligations d'entreprises "investment grade". Le marché en effet est désormais beaucoup plus réceptif à des émetteurs moins bien notés. Cela reflète non seulement l'impact de la crise économique, mais aussi la sophistication croissante tant des investisseurs que des émetteurs.

Enfin, la troisième raison est liée à la volatilité des emprunts d'Etat. Certes indique le gérant, ces titres speuvent être considérés comme des actifs relativement "sûrs" : les pays développés présentent en effet un très faible risque de défaut sur leur dette, de sorte que les investisseurs continueront d'encaisser régulièrement des coupons et récupéreront leur argent une fois les titres arrivés à échéance.

Cependant estime Richard Woolnough, cette description fait l'impasse sur un aspect important de l'investissement obligataire : la volatilité qui peut survenir au cours de la vie d'une obligation. Selon lui, les investisseurs ne devraient pas sous-estimer l'impact des variations de prix sur la durée de vie d'un instrument.

Dans le même temps conclut le gérant, la qualité de crédit de certains emprunts d'État (par exemple, ceux de plusieurs pays périphériques de la zone euro) s'est sans aucun doute détériorée ces dernières années.