M&G ne voit pas de fin de cycle imminente aux Etats-Unis. Mieux, le gestionnaire d'actifs estime que la croissance peut encore se prolonger pendant au moins deux ans outre-Atlantique. "L'économie américaine tourne sur les deux moteurs les plus importants et les plus sains que sont la consommation des ménages et l'investissement des entreprises", observe Florent Delorme, porte-parole de la gestion et économiste de M&G. Il se rallie volontiers aux prévisions qui donnent une croissance américaine à 5% au deuxième trimestre puis au-delà de 2% pour les trimestres suivants.

De même, il souligne la très bonne tenue des indicateurs Markit et ISM, aussi bien manufacturiers que non-manufacturiers, qui restent installés au-dessus des 55 points, reflétant la vigueur de l'économie. Tout au plus Florent Delorme (M&G) signale-t-il la récente baisse de l'indice PMI Manufacturier : "mais on ne peut pas parler d'un faisceau de preuves que la croissance ralentirait fortement dans l'industrie américaine. Selon certains, un tel ralentissement pourrait survenir en raison de l'attentisme dont les entreprises pourraient faire preuve dans leurs décisions d'investissement compte tenu de l'incertitude autour du protectionnisme. Mais pour l'instant, nous ne voyons pas ce risque se matérialiser".

Quant à la situation de l'emploi, elle reste favorable. Et à ceux qui voient l'économie américain buter sur la limite "physique" du manque de main-d'oeuvre pour faire tourner les usines et occuper les bureaux, Florent Delorme répond "taux de participation". Ce dernier a chuté au cours des 10 dernières années de 70% à 62% donc "la réserve de main-d'oeuvre se trouve là et une partie de ces personnes sorties du marché du travail vont y revenir", assure-t-il.

Un élément peut finalement faire dérailler ce scénario et peser sur la croissance américaine : l'évolution des cours du pétrole. S'ils atteignaient 90-100 dollars le baril, ils pourraient peser sur la consommation des ménages. Mais là encore, M&G ne voit pas ce scénario se matérialiser : "les Etats-Unis font pression sur l'Arabie saoudite pour augmenter la production et les accords récents semblent montrer que les choses vont dans le bon sens".