Conflit sino-américain : Un pas en avant, deux pas en arrière. Vendredi, la Chine a annoncé son intention d'imposer de nouveaux droits de douane sur 75 milliards de dollars d'importations américaines. Les Etats-Unis ont immédiatement riposté en décidant de relever de 25 à 30% les surtaxes sur 250 milliards de dollars de produits chinois, à partir du 1er octobre. Les 300 milliards d'importations restantes, qui doivent être taxées le 1er septembre, ou selon les produits, le 15 décembre, seront taxées à 15% au lieu des 10% initialement. De plus, Washington a ordonné aux sociétés américaines : "de commencer immédiatement à chercher des alternatives à la Chine", ainsi que de "rapatrier leurs sociétés et de fabriquer leurs produits aux Etats-Unis". Donald Trump a toutefois rassuré les marchés ce matin en annonçant que la Chine souhaitait reprendre les négociations.

Powell irrite Trump. Vendredi, Jerome Powell a tenu un discours à l'occasion du symposium économique de Jackson Hole. Le président de la Banque centrale américaine a indiqué que la Fed n'avait pas "le mode d'emploi" pour résoudre le conflit commercial avec la Chine. Il a estimé que les perspectives économiques américaines étaient toujours favorables et a promis d'agir de façon "appropriée" pour soutenir l'expansion. Bref, Powell aucune indication claire, ni de grandes révélations n'ont été dévoilées lors de son speech.  Ce qui a davantage agacé Donald Trump, qui considère que "comme d'habitude la Fed n'a RIEN fait !". Il accuse la banque centrale de brider l'économie américaine et s'est d'ailleurs demandé si son patron n'est pas "un pire ennemi" que le président chinois Xi Jinping.


Un G7 sous haute tension. Inquiets du ralentissement majeur de l'économie mondial et des risques de récession, les dirigeants européens ont averti Donald Trump des effets néfastes des guerres commerciales sur l'économie mondiale. "Je suis très inquiet (…) Ce n’est pas une manière de faire" a déclaré Boris Johnson, pointant du doigt l'escalade tarifaire entre Pékin et Washington. "Les guerres commerciales conduiront à la récession, alors que les accords commerciaux boostent l’économie" a indiqué Donald Tusk. "Les tensions commerciales sont mauvaises pour tout le monde" a martelé Emmanuel Macron. Malgré ces avertissements, Donald Trump a douché les espoirs de ses partenaires au Sommet du G7, excluant toute désescalade du conflit commercial qu'il mène avec la Chine. La Maison Blanche a même indiqué que Trump regrettait de ne pas avoir été encore plus dur et de ne pas "avoir encore plus relevé les droits de douanes". Mise à part le commerce, les grands feux de forêts en Amazonie étaient l'un des sujets phares du Sommet du G7. Emmanuel Macron a appelé tous ses partenaires à s'unir et agir ensemble pour "lutter contre ces feux et pour investir dans la reforestation". 

Mr No Deal. Parvenir à un accord sur le Brexit avant le 31 octobre risque d'être difficile. Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le Président du Conseil européen, Donald Tusk, campent tout deux sur leur position. "Je ne veux pas qu'il n'y ait pas d'accord. Je dis à nos amis de l'UE que s'ils ne veulent pas un Brexit sans accord, alors il faut que nous laissions tomber le backstop (…) si Donald Tusk ne veut pas rester comme Mr No Deal Brexit, il devrait garder cela à l'esprit" a indiqué Boris Johnson en réponse à Donald Tusk, qui a lancé quelques instants plus tôt "le Premier ministre Johnson ne voudrait pas entrer dans l'Histoire comme Mr No Deal". Qui sera Mr No Deal ? Quoi qu'il en soit, Boris Johnson a affirmé que le Royaume-Uni sera "une nation internationale, tournée vers l'extérieur et sûre d'elle". De plus, lors du Sommet du G7, Donald Trump - qui estime que Boris Johnson est l'homme qu'il faut pour mener à bien le Brexit - a affirmé qu'un grand accord commercial sera rapidement mis sur pied entre Londres et Washington. L'Union européenne quant à elle, espère bien que le Royaume-Uni honorera toutes les obligations financières contractées lors de son adhésion à l'UE, même si un "Brexit no deal" a lieu. Plus précisément, elle s'attend à ce que le Royaume-Uni paie sa facture de 39 milliards de livres (environ 43 milliards d’euros) pour solder ses engagements auprès de l'UE.  

Négociations PD-M5S : "C'est vraiment un bon début" (dixit Graziano Delrio, négociateur du PD). La semaine dernière, le président Sergio Mattarella a donné jusqu'à mardi aux formations politiques pour s'entendre sur une nouvelle majorité. A ce titre, une première phase "positive" de négociations s'est achevée entre le Parti Démocrate (PD) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S).

Traités de libre-échange avec le Mercosur. Le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, et Paraguay) a conclu un accord commercial avec l'Association européenne de libre-échange (AELE – qui regroupe la Norvège, l'Islande, le Liechtenstein et la Suisse). En parallèle, les discussions continuent concernant le traité commercial entre le Mercosur et l'UE. Pour rappel, la France menace de ne pas ratifier cet accord en raison de la polémique autour des incendies en Amazonie.

En Bref.
  • Tokyo et Washington se sont entendus sur les contours d'un accord commercial, après trois jours de discussions entre le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer et le ministre japonais de l'Economie, Toshimitsu Motegi.
  • Trump dit qu'il n'envisage pas d'imposer des droits de douane sur les véhicules automobiles au Japon pour le moment
  • Angela Merkel souhaite que l'UE et les Etats-Unis s'entendent sur un accord commercial dans les plus brefs délais.
  • L'Inde a annoncé vendredi, injecter près de 9 milliards d'euros dans les banques publiques pour atténuer le manque de liquidités et relancer l'économie.
  • Un projet d'accord a été trouvé entre la France et les Etats-Unis concernant la taxe numérique.
  • En août, le moral des chefs d'entreprises allemands est tombé au plus bas depuis novembre 2012. L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne est ressorti à 94.3, contre 95.1 attendu et 95.8 le mois précédent. 
  • Le Commission européenne a démenti envisager la création d'un fonds souverain de 100 milliards d'euros visant à soutenir les grands groupes industriels européens face aux géants américains et chinois, comme les GAFA ou les BATX.
  • Les grands groupes s'engagent en faveur de la RSE. De nombreuses multinationales promettent de "faire progresser les droits humains à tous les stades de leurs chaînes de valeur" et de faire preuve de responsabilité sociétale et environnementale.