La part française de ces 20 contrats et accords est de 50%, l'autre moitié relevant du principe "make in India" instauré par les autorités indiennes. Les investissements prévus en Inde sont de 200 millions d'euros.

Parmi ces contrats et accords commerciaux figurent un contrat pour la fourniture et la maintenance par Safran de moteurs pour Spice Jet, un contrat avec Suez pour la distribution d'eau potable et la modernisation du réseau de la ville de Devangere et un contrat entre Air Liquide et Sterlite Tech.

Dans un communiqué publié samedi, l'indien Spice Jet précise qu'il entend allouer 12,5 milliards de dollars (10 milliards d'euros) pour ces moteurs, destinés notamment à ses 155 avions Boeing 737 Max, à CFM International, coentreprise de General Electric et du groupe français Safran.

Parallèlement à ces 20 contrats et accords, EDF a signé un "accord industriel" avec l'électricien national Nuclear Power Corp of India (NPCIL) "en vue de la mise en oeuvre de six réacteurs nucléaires" à Jaitapur, dans l'ouest du pays. EDF négocie depuis des années pour obtenir la construction de ces EPR.

"L'accord-cadre prévoit la remise d'une offre préliminaire par EDF dans les semaines suivant la signature, avec pour objectif d'aboutir à une offre engageante d'EDF vers la fin de 2018", précise EDF dans un communiqué.

Emmanuel Macron et Narendra Modi ont réaffirmé pour leur part l'objectif de débuter les travaux à Jaitapur fin 2018 et encouragé EDF et NPCIL à "accélérer les négociations contractuelles y afférent".

"Une fois achevé, le projet de Jaitapur constituera la plus grande centrale nucléaire du monde avec une capacité totale de 9,6 GW", soulignent-ils dans une déclaration conjointe.

Emmanuel Macron est arrivé vendredi pour sa première visite officielle en Inde, qui durera jusqu'à lundi, avec l'objectif d'accroître des échanges économiques encore modestes et de consolider le partenariat stratégique noué il y a 20 ans, en particulier dans la défense et le nucléaire.

Le président français souhaite que la France prenne la place du Royaume-Uni comme partenaire de référence de l'Inde en Europe, en profitant du départ des Britanniques de l'Union européenne l'an prochain.

Plusieurs accords entre les deux Etats ont également été annoncés par la présidence française, sur notamment l'échange d'informations classifiées, la fourniture de soutien logistique réciproque entre les forces armées, la migration et la mobilité et la coopération dans le développement urbain durable.

Un protocole d'accord entre la SNCF et le ministère des Chemins de fer porte sur la coopération technique dans le domaine ferroviaire.

Une convention de prêt de 100 millions d'euros de l'Agence française de développement (AFD) doit soutenir un programme sur les villes durables ("Smart cities"). Des accords entre des grands organismes de recherche français et leurs partenaires indiens ont également été signés.

(Jean-Baptiste Vey à Paris, avec le bureau de Reuters à New Delhi, édité par Jean-Stéphane Brosse)