* Les commerces rouvrent samedi, déplacements dans un rayon
de
20km
* Le confinement pourra être levé le 15 décembre pour les
fêtes
* Bars et restaurants devront attendre le 20 janvier
* La vaccination contre le COVID-19 ne sera pas obligatoire
PARIS, 24 novembre (Reuters) - Emmanuel Macron a annoncé
mardi un allègement en trois étapes des restrictions destinées à
enrayer l'épidémie due au nouveau coronavirus en France, avec la
réouverture des commerces dès samedi et un confinement levé pour
passer Noël en famille.
"Le retour à la normale ne sera pas pour demain mais nous
pouvons maîtriser l'épidémie dans la durée", a dit le président
lors d'une allocution télévisée d'une demi-heure à l'adresse de
Français reconfinés depuis le 30 octobre.
Le protocole présidentiel, conditionné à l'amélioration de
la situation sanitaire, comporte trois dates : le 28 novembre,
qui verra la réouverture des commerces, le 15 décembre avec la
perspective des fêtes et le 20 janvier qui pourrait voir les
restaurants reprendre du service.
Une campagne de vaccination contre le COVID-19, qui a fait
plus de 50.000 morts en France, pourrait commencer "fin décembre
début janvier" pour les plus fragiles, sous réserve de la
validation d'un vaccin par les autorités sanitaires.
"Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", a précisé le
président.
A partir de samedi prochain, la réouverture des commerces et
des services à domicile, possible jusqu'à 21h00, coïncidera avec
un assouplissement du confinement.
Les déplacements, avec attestation, seront ainsi autorisés
dans un rayon de 20 km pour une durée de trois heures et les
offices religieux seront possibles dans la limite de 30
personnes.
Librairies, disquaires et bibliothèques pourront de nouveau
accueillir le public.
"PAS DES VACANCES DE NOËL COMME LES AUTRES"
La deuxième étape débutera le 15 décembre. Si le reflux de
l'épidémie se confirme, "le confinement pourra être levé" afin
de pouvoir passer Noël en famille, a dit Emmanuel Macron.
"J'en appelle à votre sens des responsabilités. Il ne
s'agira pas à coup sûr de vacances de Noël comme les autres", a
dit le président, invitant les Français à limiter au maximum le
nombre d'adultes présents dans une même pièce au même moment.
Pour les réveillons des 24 et 31 décembre, les
rassemblements sur la voie publique ne seront pas tolérés.
Cinémas, théâtres, musées pourront rouvrir mi-décembre dans
le cadre de protocoles sanitaires stricts dans la limite du
couvre-feu général qui restera en vigueur entre 21h00 et 07h00
du matin.
Pour ce qui est des stations de sports d'hiver, le chef de
l'Etat a prévenu qu'il serait "impossible d'envisager une
ouverture pour les fêtes" mais plutôt "courant janvier, dans de
bonnes conditions".
La troisième étape commencera le 20 janvier, avec la
réouverture possible des bars, restaurants et salles de sports.
Selon Bercy, tous ces établissements fermés
administrativement bénéficieront d’un droit d’option entre une
aide défiscalisée mensuelle allant jusqu’à 10.000€ ou une
indemnisation de 20% du chiffre d’affaires mensuel réalisé à la
même période de l’année précédente avec un plafond de 100.000€.
Les lycées, où l'enseignement se fait souvent en
demi-classes, pourront rouvrir le 20 janvier avec la totalité
des élèves. Il en sera de même 15 jours plus tard dans les
universités.
"Nous devons tout faire pour éviter une troisième vague", a
insisté le président.
Pour "casser la chaîne de contamination", il a demandé au
gouvernement et au Parlement de réfléchir à la possibilité
"s'assurer de l'isolement des personnes contaminées y compris de
manière plus contraignante". Des personnes qui "seront
accompagnées sur le plan sanitaire, matériel, psychologique".
Pour ce qui est de l'accès au vaccin, qui devrait être
possible à partir de la fin décembre, un comité scientifique et
un collectif de citoyens seront mis en place.
"La vaccination doit se faire de manière claire,
transparente en partageant à chaque étape toutes les
informations", a dit le président, alors qu'une partie des
Français se dit réticente à se faire vacciner.
Dans un pays déprimé où "les esprits sont fatigués et les
débats s'échauffent", le chef de l'Etat a invité ses concitoyens
à "ne jamais céder au complotisme, à l'obscurantisme, au
relativisme".
"Aujourd'hui, nous tenons ensemble, demain nous vaincrons
ensemble", a-t-il conclu.
(Eizabeth Pineau, Jean-Stéphane Brosse, Bertrand Boucey)