PARIS, 20 août (Reuters) - Le calendrier parlementaire, qui a été bousculé en juillet par la tempête politique soulevée par l'affaire Benalla, sera fixé "fin août, début septembre", a-t-on indiqué lundi à l'Elysée, précisant que la détermination d'Emmanuel Macron à mener à son terme la révision des institutions était intacte.

Après deux semaines de vacances au fort de Brégançon (Var) où il s'est montré discret et s'est tenu à l'écart de l'actualité nationale, le chef de l'Etat aborde cette rentrée politique "dans le même état d'esprit de combativité et de détermination à faire les choses", a précisé son entourage.

Un mois après la première crise d'ampleur de son quinquennat, il est notamment "déterminé à ce que la réforme des institutions soit menée à son terme", a-t-on déclaré. "Il regrette qu'au cours de l'été l'opposition ait instrumentalisé le sujet Benalla pour faire de l'obstruction parlementaire et très politicienne".

La présidence s'est en revanche refusée à dire si l'option, évoquée cet été par le chef de file des députés de La République en Marche Richard Ferrand, de scinder en deux la réforme en reportant sine die le volet constitutionnel, qui nécessite le vote d'une majorité des trois cinquièmes au Parlement réuni en Congrès ou un référendum, était d'actualité.

L'examen de ce volet, qui prévoit notamment une réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et la suppression de la Cour de justice de la République, a débuté début juillet avant d'être interrompu par l'affaire Benalla, du nom de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de violenter des manifestants le 1er mai.

Les deux autres volets de la réforme (organique et ordinaire) contiennent eux des promesses de campagne emblématiques d'Emmanuel Macron - dose de proportionnelle, réduction du nombre de parlementaires et non-cumul de mandats dans le temps.

En se concentrant sur ces deux volets, qui ne nécessitent pas une révision de la Constitution - même si ce point fait débat chez les constitutionnalistes -, l'exécutif parviendrait à faire respecter les engagements de campagne d'Emmanuel Macron tout en s'épargnant un potentiel échec au Sénat où la droite est majoritaire, selon les observateurs.

Outre la révision des institutions, une inconnue plane également sur la date d'examen de la loi Pacte - plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises. Selon l'Elysée, le calendrier parlementaire sera arbitré "fin août ou au début du mois de septembre". (Marine Pennetier, édité par Myriam Rivet)