par Marine Pennetier

PARIS, 1er octobre (Reuters) - Il est presque 21h00 ce mardi 24 septembre. Dans le salon de réception du Millennium Hilton Hotel à New York, Emmanuel Macron vient d'arriver après avoir dîné dans une pizzeria de la Second Avenue, non loin du siège des Nations unies où vient de s'achever l'Assemblée générale de l'Onu.

Juste avant de reprendre l'avion pour regagner Paris, le chef de l'Etat français garde l'espoir de pouvoir mettre en contact les présidents américain Donald Trump et iranien Hassan Rohani et de "déclencher" la négociation entre Washington et Téhéran sur l'épineuse question du nucléaire iranien.

"Nous avions une ligne sécurisée qui était installée à l'hôtel pour un contact téléphonique qui aurait pu avoir lieu", raconte une source diplomatique française, quelques heures après la publication par la presse américaine d'un récit de la soirée.

"Le président devait participer à cet entretien téléphonique pour faciliter le contact, l'appel était programmé à 21h00. On est arrivés juste avant 21h00 pour voir si le président Rohani sortait pour prendre l'appel", poursuit-elle. "Il n'est pas sorti pour l'appel, donc le président a pris sur cette ligne sécurisée le président Trump pour le remercier de sa disponibilité, il l'a en retour remercié de ses efforts".

Quelques heures avant, le président français avait déjà tenté - en vain - de convaincre Hassan Rohani de rencontrer le président américain, toujours à l'hôtel Millennium et au côté du Premier ministre britannique Boris Johnson, en évoquant par le biais d'un interprète "une occasion perdue" en cas de refus.

Le président Rohani n'avait "pas les mains libres à New York", estime la source diplomatique française, sans mentionner le guide suprême de la révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, véritable détenteur du pouvoir en Iran. Il n'a pas pris l'appel "parce qu'il n'avait pas suffisamment d'assurance à Téhéran pour pouvoir le prendre".

"C'est dommage" mais "il fallait faire tout ce qui était possible pour déclencher la négociation", a-t-elle poursuivi, assurant que la France continuerait sa démarche visant à amorcer un dialogue entre les deux parties.

Les relations entre Washington et Téhéran se sont considérablement dégradées depuis la décision unilatérale prise en 2018 par Donald Trump de se retirer de l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015 et de rétablir des sanctions économiques contre l'Iran.

En dépit de la pression de la communauté internationale, les deux parties campent sur leurs positions : la République islamique fait de la levée des sanctions un préalable à toute reprise de dialogue et Donald Trump poursuit sa stratégie "de pression maximale" sur Téhéran afin de pousser l'Iran à négocier un nouvel accord plus contraignant. (Edité par Sophie Louet)